Bronco Apache (1954) 5/10 assimilation, multiculturalisme, résistance, terrorisme

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A ce moment de la conquête de l’ouest, les rôles sont inversés.

Les colons sont désormais chez eux et ils ne se gênent pas pour mettre les pieds sur la table.

Les Indiens qui ont passé en douce la frontière de leur réserve, sont devenus de vulgaires clandestins. Ces illégaux ne veulent pas s’assimiler. Surtout s’ils sont des Apaches et ne connaissent que la guerre. Ces empêcheurs d’american way of life, sont non seulement des résistants, mais encore des terroristes potentiels.

A partir de là le méchant est tout désigné. La répression/oppression peut se faire « légalement ».

  • En tant que descendant d’un peuple gaulois colonisé, je n’ai pas le sentiment d’avoir été lésé. En tout cas, je ne vais pas demander réparation aux Romains d’aujourd’hui. En fait, à bien y réfléchir, je n’ai pas trop d’état d’âme sur ce sujet. Je tente de rester lucide et de dépasser la doxa visant à la juxtaposition multiculturaliste.

La solution pour ces « primitifs » consisterait à adopter les us et les coutumes des dominants ou bien de tenter un mixte autant que faire se peut. Cela a toujours marché comme cela. Ce n’est pas politiquement correct de nos jours, mais dans la pratique cela réglerait bien des problèmes.

Bien entendu pour un peuple nomade et querelleur, ce n’est pas évident de changer du tout au tout. Si l’on veut grignoter du pop-corn comme tout le monde, il vaut mieux savoir faire pousser du maïs. Cette question est au centre du film.

L’intégration a quand même déjà commencé, quoiqu’on dise. Nos Peaux-Rouges criards (*) montent à cheval, manient le fusil et boivent du whisky. Il faudrait encore arrêter de pousser des cris de bête en scalpant son ennemi, cesser ces haïkus hermétiques, mettre des tenues décentes, aller à la messe, passer du calumet au cigare, écouter de la folk et non pas de la techno sauvage…

Un gros effort est à faire côté formation. L’indien docile ne pas juste être un éclaireur traître à « son peuple » ou un chômeur alcoolo et obèse qui passe son temps devant la télévision (hum). Il faut de vrais métiers, comme ouvriers tout en haut des buildings (Mohawks **), guides touristiques etc.

Notre Burt Lancaster aux yeux bleus, une fois grimé, est cet indien rebelle. Un Spartacus bolivarien du dix-neuvième siècle qui comme ses proches ne sait que se bagarrer. Pour survivre « son peuple » peu sédentaire vivait de bisons trouvés ici ou là, de rapines et de raids meurtriers. Ce qui n’est pas forcément joli joli.

  • Mais l’idéal autarcique à la koh lanta est dans l’imaginaire des citadins. Il nous susurre que le rousseauisme du bon sauvage est encore praticable, voire la solution. Et surtout c’est vertueux car peu dépensier en carbone (ce qui est faux vu les feux de camp)

Son idylle avec la belle squaw, également aux yeux bleus, occupe une bonne partie du film. Le reste concerne sa fuite et son entêtement premier à ne pas faire le paysan. Il y viendra quand même tout à la fin.

En considérant les premières places du casting, on voit bien que ce sujet indien est trop sérieux pour le confier à d’authentiques Indiens.

(*) https://www.larousse.fr/encyclopedie/oeuvre/le_Bateau_ivre/107827

(**) Mohawks https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1009042/mohawks-kahnawake-autochtones-monteurs-acier-charpentier-ponts

https://fr.wikipedia.org/wiki/Assimilation_culturelle

https://fr.wikipedia.org/wiki/Koh-Lanta (qu’est ce que je ne suis pas obligé de mettre comme lien !)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Conqu%C3%AAte_de_l%27Ouest

https://fr.wikipedia.org/wiki/Apaches

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