Bunty Aur Babli. Aishwarya Rai, Amitabh Bachchan, Abhishek Bachchan, Rani Mukerji. 4,5/10

Temps de lecture : 4 minutes

Bollywood pas toujours au top ? Tricherie sur la marchandise ?

Cruelle déception ! La pochette du DVD montre deux célèbres acteurs, dont une femme célébrissime qui met l’eau à la bouche. Mais en réalité, ces deux icônes majeures sont loin d’être au centre du film :

1) Il s’agit abord du vieux Amitabh Bachchan (né en 1942). Un personnage que l’on voit un peu trop sur les écrans, à mon goût. Du fait de sa persévérance, il a même eu notre Légion d’honneur bien française.

Ici, il fait un flic tenace qui n’a de cesse que de coffrer le couple délinquant. Mais qui craque à la fin et laisse filer ses prises, alors qu’il a eu tellement de mal à mettre le grappin dessus.

  • Salvateur pouce orienté vers le ciel, d’un Empereur du cinoche, qui gracie sous la pression bienveillante du public ?

2) Aishwarya Rai qui fut la plus belle femme du monde (Miss World 1994). Et qui est bien en forme ici, en 2005. On doit à cette star absolue, le Devdas de 2002, avec comme partenaire, le troisième pilier de Bollywood, Shah Rukh Khan. Le gouvernement français la salué également avec cette médaille de l’Ordre des Arts et des Lettres. Ici elle nous fait une courte prestation dansante et chantante, et cela nous fait du bien. Mérite le détour, à condition de ne pas trop s’embarrasser du reste de cette comédie peu douée.

Le principal de l’action repose sur Abhishek Bachchan “Bunty” et Rani Mukerji, “Babli”. Ces deux jeunes gens sont en rupture avec leurs vieux. Ils n’ont rien à voir l’un avec l’autre et se rencontrent par hasard, sans que le courant passe au début. Mais chemin faisant, ils vont finir par associer leurs misères. L’objectif premier étant de tenter de s’en sortir. Quitte à faire de sérieux pas de côté.

1) Le grand gamin Bachchan ne veut pas devenir contrôleur de train comme son père. Il rêve d’une reconnaissance nationale et d’une fortune facile. Il a un plan marchand, mais se heurte à la fausseté d’un bailleur de fonds, qui lui pique son idée. Ce dernier sera légitimement la première victime du couple. Et comme cela marche à merveille, ils ne vont pas se priver de continuer de plus belle.

Pourtant, d’une manière générale, on se demande bien comment Bachchan pourrait réussir, vu qu’il n’a ni formation, ni talent particulier. Cet immodeste est assez centré sur sa personne. Il est assez agaçant.

2) Mlle Mukerji, un brin pétasse, en veut à se parents, qui s’opposent logiquement à ce qu’elle s’engage dans la course au titre de miss India. Elle est mignonne, avec parfois un bon sourire, mais sans le charme ravageur de Aishwarya Rai. Ce qui n’arrange rien, c’est son foutu caractère qui domine dans une majeure partie du script. Elle passe son temps à récriminer et à casser du sucre sur le dos de son acolyte. Je n’en voudrais pas une comme cela.

A Bollywood, il faut toujours un mariage. Après moult tâtonnements, ces égarés finiront par se trouver. Là bas, la chasteté pré-nuptiale affichée est de rigueur. Mais une fois la cérémonie consacrée, ils vont consommer sans modération. Et le long-métrage s’attarde sur le bonheur charnel des deux jeunes mariés. Cette félicité « conventionnelle » en devient presque comique.

Mais pour « réussir » dans la vie, les deux oiseaux doivent devenir des escrocs. Leurs combines sont peu crédibles. Il faut le dire. D’ailleurs la plupart du temps, ils sont pourchassés par des victimes en colère, mais jamais rattrapés. Il y a pas mal de flottements dans le scénario. Je me demande pourquoi les créateurs ont voulu nous infliger trois heures de cela.

La donne change de tout au tout, quand la Mukerji tombe enceinte. Sous entendu, que c’est le moment ou jamais de devenir raisonnable et adulte. Moraline de rigueur.

Sitôt qu’ils ont décidé de revenir dans le droit chemin, la punition leur tombe dessus. A vous dégoûter d’être honnête.

Mais un dieu indien veille sur eux, d’autant plus qu’ils ont décidé de prier tous les jours. Et l’inoxydable Amitabh Bachchan finit par faire preuve d’une coupable indulgence, en les libérant contre toute logique. Pour nous rassurer, il est dit que nos deux lascars s’obligeront à payer toutes leurs dettes… et comme dans Arrête-moi si tu peux de Spielberg, ils finiront même par collaborer avec la justice et la police.


C’est une demi-comédie musicale. Et étrangement, cet exercice est assez pauvret et peu convainquant. Les chorégraphes indiens seraient-ils fatigués ?

Un scénario si indigent est pas mal déprimant. Allez vite, une petite lampée de Aishwarya Rai, pour oublier !

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bunty_Aur_Babli

https://en.wikipedia.org/wiki/Bunty_Aur_Babli

https://fr.wikipedia.org/wiki/Amitabh_Bachchan

https://en.wikipedia.org/wiki/Aishwarya_Rai_Bachchan

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