Cartouche. Film de Broca. Belmondo, Claudia Cardinale. 7/10

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Philippe de Broca s’est spécialisé dans les comédies d’action. On lui doit entre autres, L’Homme de Rio et Le Magnifique. Deux belles réussites.

Cartouche est pile-poil dans la veine historique et picaresque des années 60.

Belmondo est un bandit au grand cœur, qui se doit de ne prendre qu’aux riches. Lesquels sont réputés être les vrais voleurs.

  • C’est du néo-marxisme convenu. Il faudra bien un jour qu’on se débarrasse des idées du Léninisme, qui sévissent encore maintenant.

Comme il est vertueux sous un certain angle – défenseur d’orphelins et suborneur de veuves ou de filles perdues – il mérite d’avoir dans son lit, la belle et trépidante Claudia Cardinale. Un morceau de choix, un morceau de roi? Une divine récompense, pour celui qui arrive à se débarrasser de ce fourbe chef de cour des miracles, qu’est le personnage joué par Dalio.

  • A l’époque on ne voyait pas le mal à forcer les traits d’un présumé « juif » caricatural, en la personne de M. Marcel Benoit Blauschild. Il saura s’échapper des griffes nazies, contrairement à une grande partie de sa famille.

Mais n’allons pas trop vite. Belmondo sans le sous et à la dérive, est recruté par Noël Roquevert pour s’engager dans l’armée. Il part sur le champ de bataille avec le massif Jess Hahn, paradoxalement surnommé « La Douceur » et Jean Rochefort « La Taupe », plus fin et plus fuyant.

Ils vont s’illustrer dans une fausse victoire, ce qui leur vaudra d’être félicités par le maréchal Lucien Raimbourg, un gars qui joue perpétuellement les radoteurs séniles. A-t-il été jeune une fois dans sa vie ? Jacques Charon nous fait un colonel précieux en dentelles, tel qu’on les imaginait dans l’ancien régime. Philippe Lemaire pas mieux en lieutenant général. Philippe Castelli est un commissaire peu doué. Paul Préboist ferme la marche, en gendarme stupide de base. Pas la peine de vous faire un dessin pour ces deux derniers.

  • Là encore, la moquerie pré-soixante-huitarde des institutions allait de soi. C’était avant tout une posture d’ultra-gauche qui va devenir un trait de société. Et dire qu’aujourd’hui on en est encore à crier CRS= SS dans les manifs. Il ne faudra pas attendre longtemps pour que ressurgisse l’hymne de ceux qui monopolisent le concept de « peuple » :« Les aristocrates à la lanterne ! »

Dans le clan des « gentils », on note Jacques Balutin en faux frère capucin. La religion en prend aussi pour son grade. Ce qui n’est pas pour me déplaire.

Il est coureur et insatiable notre Bebel, au point de convoiter la frigorifiante noble qu’incarne Odile Versois. Ce qui a de quoi mettre en colère, l’Italienne au sang chaud.

  • Encore un trait annociateur de la composante sexuelle et libératrice de la “révolution” à venir.

Les films de capes et d’épée à haute dose, ont leur limite. Une fois le public saturé, il faut lui laisser le temps de respirer.

Avec un Belmondo en grande forme, on peut entonner un hymne à la jeunesse et à l’insouciance. Un registre où le metteur en scène Philippe de Broca s’illustre. Ce n’est ni un tsunami, ni une « nouvelle vague ». On pourrait cataloguer le film de prêt à consommer, de fast-food de cinéma.

Et puis, cela consacre une nouvelle « aristocratie » de la pellicule, dont le leitmotiv épicurien est « jouissons pleinement de l’instant présent ». Avec comme fers de lance, nos deux tourtereaux décontractés, qui se bécotent sans arrêt à l’écran. Est-ce qu’ils ont eu une histoire, ces deux jeunes premiers là de 1962 ? C’était juste avant que cette infidèle ne tombe dans les bras de Delon dans le magnifique Guépard de 1963.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_de_Broca

https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Dalio

https://fr.wikipedia.org/wiki/Claudia_Cardinale

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Belmondo

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