Copycat. Avis. Sigourney Weaver – Résumé. (1995) 4/10

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Film laborieux qui a très mal vieilli !

Un film sur les « serial killers », cela titille forcément.

Ici la recette est prometteuse, il s’agit d’un tueur qui imite plusieurs de ses grands prédécesseurs. On devrait donc voir du pays, tout au long de ces deux heures.

Pourtant, on ne nous sert ici, que tous les lieux communs du genre.

D’abord bien sûr, lors des premiers méfaits, personne ne croit qu’il s’agit d’un tueur en série. Sauf bien sûr nous, les spectateurs bienheureux qui sommes dans la combine, avant même de rentrer dans la salle. Dérisoire tentative de séduction de l’audience !

Tout au long du film, le ou les meurtriers, nous montrent le rictus de la satisfaction sadique, telle qu’il est convenu au cinéma, depuis les premiers temps du muet. On n’est pas dépaysé devant ces visages effrayants et grotesques. Si par hasard, on devait en rencontrer un, on serait vite fixé. Archi convenu également.

Dans ce film médiocre, comme dans beaucoup d’autres, le méchant suit un canevas précis et laisse volontairement des indices à nous et aux enquêteurs.

Alors que nous on sait, les limiers eux s’égarent. Méfiez-vous les réalisateurs sont d’infâmes flatteurs, et donc ils vivent à vos dépens.

Et généralement la hiérarchie est bornée. Une policière assez bien jouée par Holly Hunter est seule contre tous, mais va plutôt dans la bonne direction. Elle persiste contre vents et marées à faire le job, presque dans l’illégalité. Et bien entendu, ce faisant, elle finit quand même par trouver le bon chemin.

Surtout si elle s’aide de l’agaçante Sigourney Weaver, une psychiatre semi-folle, hors service, spécialisée dans ces meurtriers récurrents, et ex agressée de surcroît. Cette pythie a côtoyé de très près le Malin, elle a donc acquis par cette grâce, des dons quasi divinatoires.

Ce registre de la psychiatre, grande prêtresse phobique, qui se cramponne aux murs, qui doute de tout, à l’anxiété morbide, est aussi une convention archi-classique. Les psy sont fous ou deviennent fous, même si les nuances varient d’un film à l’autre.

Dans ce scénario, comme dans bien d’autres, on assiste à l’éternelle ficelle du saupoudrage d’indices et pistes. Ce qui permet aux protagonistes d’entamer de belles danses, façon chat et la souris.

La progressivité de l’enquête, ne doit pas suivre une cahotique réalité, mais respecter la gradation de l’angoisse et/ou la sagacité des spectateurs. Le tout de manière soigneusement quantifiée. Dans ce crescendo, le but est atteint si au final on a tellement mis le souk dans les têtes, qu’on réussit à zapper le cortex au profit du cerveau reptilien. Un spectateur réduit à cela, est susceptible d’applaudir sans trop être exigeant.

Cette linéarité scénaristique, est une béquille pour ces producteurs dépassés, et qui veulent à tout prix obtenir la participation et l’adhésion du spectateur.

Au début, le quidam peut lui aussi jouer au limier, et s’applaudir lui-même de ses « intuitions » lourdement suggérées, et donc applaudir le film.

Et par la suite, s’il ne veut pas réfléchir, il peut se contenter d’avoir quelques frissons à chaque ouverture de porte ou chaque lieu mal éclairé. Les couteaux, les plaies, le sang, les viols, l’abomination, les angoissantes pendaisons « presque » fatales, les suffocations « presque » létales, rien ne manque au « plaisir » du client ! Ce cinéma, c’est juste du spectacle de cirque, en plus approximatif !

Convention encore, le héros ne meure pas.

Le personnage numéro 2, qui s’est pris tant de coups mortels, au paroxysme de l’action n’est finalement pas si mort que cela. Ce deus ex machina, bien utile, finira même par sauver le personnage principal, dont on pensait le sort scellé. Tout est bien qui finit bien, avec la belle musique qui va avec.

On ne compte plus les résurrections miraculeuses et opportunes, dans les films d’action US. Et personne ne s’en étonne plus.

Et pour assaisonner le tout, on nous refait le coup final du «mais qui est vraiment le serial killer ? », s’agit du vrai, d’un commanditaire, d’un exécutant. Je baille là encore, devant ce piston usagé, qui n’a d’intérêt à la limite que de permettre un « Copycat II ».

Que ce film laborieux de l’ancien monde est vieillot ! Une « œuvre » qui réalise le double exploit d’être à la fois d’une prévisibilité navrante et de donnerl’impression d’un bricolage bâclé.

Cette prise en main très conformiste du spectateur, on l’a déjà vu 100 fois. Au point de croire que ces rituels qui précèdent, sont obligatoires.

Ce n’est absolument pas le cas. Un film comme « The house that Jack built », sur un sujet analogue, est tout le contraire et diablement plus intéressant.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Copycat_(film)

Sigourney Weaver
Holly Hunter
Dermot Mulroney

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