En 1948 Anna Magnani est en forme, même si les réalisateurs la crucifient tant et plus dans leurs œuvres.
L’histoire est très napolitaine, en ce sens que nous avons à faire dans une agitation brouillonne, à des petits délinquants et des mères courages issues des couches profondes de la société.
C’est une affaire de coeur ou plutôt de passion amoureuse.
La Magnani est une forte tête. Elle dirige une petite équipe de repasseuses. Cela piaille tout le temps. Il y a peu de moment où on ne jacasse dans le film en agitant les mains. Cela fait très italien.
Eduardo De Filippo, son homme est un sanguin, forgé par les codes d’honneurs napolitains. Il est condamné à deux ans de tôle pour avoir scarifié la belle (?) au visage. Mais elle tient quand même à lui encore.
Antonio Centa est un avocat qui aime les jeux d’argent et perd régulièrement. De part sa prestance, il n’a aucun mal à séduire notre sacrée bonne femme. Elle le soutient financièrement. Et la situation devient vite pesante.
Elle s’attache tant à lui, qu’elle en parait collante. Lui-même est marié et père. Il la rejette juste avant la sortie de prison du premier de cordée.
Le prisonnier revient prématurément pour bonne conduite. Nez à nez avec le nouveau squatteur de sa femme, il n’a qu’une idée en tête, lui faire la peau. Quitte à repasser par la case prison pour bien plus longtemps.
Cette histoire serait banale si elle n’était pas amplifié par les voies de fait, la prison et ce meurtre final. La dimension épico-tragique est supposée être magnifiée par le sacrifice de la Magnani, qui prend sur elle le crime.
Cela dit, le film est assez riche. Il y a même un peu d’humour.
Le réalisateur Mario Mattoli est un spécialiste des films au kilomètres. Il en a fait 86, et peu sont restés dans les mémoires. C’est avant tout un spécialiste de l’acteur comique Totò : Totò al giro d’Italia – Totò, Peppino e le fanatiche – Totò Tarzan


https://en.wikipedia.org/wiki/Assunta_Spina_(1948_film)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mario_Mattoli
