Critique film musical. La Belle des Belles. Lollobrigida, Gassman. 7/10

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Dans les années 50, les producteurs aimaient le style Belle Époque, les Folies Bergère, le Moulin-Rouge et tous les ersatz de French cancan.

Pourtant, il faut bien le dire, que ces représentations sont uniformément niaises. Les scénarios conventionnels se copient l’un l’autre. Le réalisateur Robert Z. Leonard n’y échappe pas, même si cette romance est travestie en film policier ou double un opéra célèbre de Puccini.

Pour alourdir le tout, la trame repose sur des quiproquos.

Moulin Rouge (film de John Huston en 1952)

Madame de… (film de Max Ophüls sorti en 1953 )

French Cancan (film de Jean Renoir de 1954)

Frou-frou (film de Augusto Genina de 1955)

Une nuit au Moulin-Rouge (film de Jean-Claude Roy de 1957)

Folies-Bergère (film de Henri Decoin de 1957)

Gigi (film de Vincente Minnelli de 1958)

Can-Can (film de Walter Lang, en 1960)

La Belle des belles n’échappe pas à cette malédiction. Et pourtant ici ce n’est pas son rôle foireux de type anti-Dame aux camélias qui compte. Pourquoi « anti » ? Parce que tout est fait pour que notre romantique comédienne, lourdement sollicitée par ces messieurs, ne tombe pas.

Gina Lollobrigida ne va contredire le titre italien, la plus belle femme du monde (La donna più bella del mondo). Et là encore, peu nous importe.

Ce qui compte en réalité c’est l’extraordinaire plasticité de Lollobrigida. Et je ne parle pas là de ses atouts naturels et de sa belle « plastique ». la Belle parvient à passer du rôle de la pauvresse en haillons de pain-amour-et-fantaisie de 1953 ; à celui d’étincelante reine de la nuit dans ce La Belle des belles, deux ans plus tard. Elle est donc bien plus qu’une pin-up iconique, c’est une grande actrice. Dommage qu’elle n’ait pas toujours fait de bons choix.

La scène de duel féminin est navrante.

Vittorio Gassman, l’Italien, se métamorphose avec une certaine difficulté en prince russe Sergeï Pariatine. Mais on veut bien y croire tout de même.

Robert Alda, le vrai coupable, ne s’en tire pas trop mal.

Gino Sinimberghi, l’amoureux transi et passablement lourdaud, est un vrai ténor dans le civil.

Des scènes majeures s’articulent autour de représentations de la Tosca de Puccini. Dont la phase éminemment significative des prémisses de la mort, E lucevan le stelle, qui laisse à tous une rengaine obsédante dans la tête.

Mais le film n’est pas une comédie musicale à part entière.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Belle_des_belles

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gina_Lollobrigida

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