Danger immédiat, écartez-vous de ce film !
Mon dieu que ce « produit » hollywoodien est pompier !
Le Président des États-Unis est inquiété par un scandale possible. Un de ses amis proches vient d’être assassiné. Le problème c’est qu’il était lié à un cartel colombien de la drogue. Ce qui n’est pas du meilleur effet. Personne dans les hautes sphères n’en savait rien.
- L’acteur n’est pas très crédible, on dirait Leslie Nielsen dans Y a-t-il un flic pour sauver le président ?
L’État est clairement nargué par quelques gros bonnets colombiens, il est évident que l’Oncle Sam est touché dans sa virilité. Il ne peut en rester là et doit faire le ménage. Et si les aides à la Colombie pour cette traque ne changent rien, il est nécessaire de trouver d’autres solutions. C’est en tout cas comme cela que les USA ont toujours fonctionné.
Il s’agit de couper court aux rumeurs en mettant un frein à ce commerce de mort. Mais l’action sera menée aussi par conviction. Pour juguler ces dangereux bandits, il est organisé une expédition secrète et irrégulière en Amérique du Sud. Du vrai travail de barbouzes. Des fonds sont nécessaires et pour cela il faut mentir au Congrès. Oh le gros péché !
Personne ne veut endosser la responsabilité réelle de l’affaire. Chacun se refile la patate chaude. Elle finit par atterrir sur le brave Harrison Ford, qui fait de l’intérim dans un poste clef. Il ne se doute de rien.
- Dans la vraie vie, il y a forcément quelques décideurs cyniques à la Maison Blanche et qui ne craignent pas de s’affranchir des règles. Pour eux, qui ont à prendre des décisions qui concernent des centaines de millions d’individus, la mort de quelques militaires n’a pas d’importance. Ce qui semble logique, bien que cela heurte nos principes.
- Tant qu’il n’y a pas de grabuge, il se protègent les uns les autres.
En allant sur place, Harrison va vite se rendre compte de l’extrême difficulté de la situation. Il n’a pas vraiment conscience qu’il s’est fourré dans un sérieux guêpier, tant par le danger que par l’illégalité de la mission. Mais lui, il garde les mains propres.
Willem Dafoe qui nous joue le grand baroudeur, va diriger une douzaine de militaires expérimentés afin de détruire les installations du trafic et d’éliminer les principaux barons. Ils sont efficaces et arrivent à bout de 50 % de leurs cibles.
Puis cela se détraque. Il y a un personnage qui joue sur plusieurs tableaux, tant en Colombie qu’en Amérique. Il arrive à retourner une partie de la situation en sa faveur. Le but étant d’éliminer la concurrence et d’obtenir un deal « raisonnable » avec les USA.
Le problème est que le film est puant de servilité envers l’armée US et l’ordre établi par l’Empire.
Bien qu’on puisse comprendre leur patriotisme, nous Européens, on n’en a rien à faire de ces courbettes devant la bannière étoilée et de l’idolâtrie des rituels GI’s. Et bien entendu on ne voit que trop qu’il s’agit d’un racolage de cinéma totalement artificiel.
Et c’est encore une fois l’histoire de l’homme seul contre les entourloupes du système. Harrison va même finir par mettre les mains dans le cambouis pour sauver ces GI’s égarés. C’est l’archétype du héros patriotique qui se bagarre dignement et sans compromission et qui gagne à la fin. Un bon Américain qui remplit toutes les cases, y compris celle de la dévotion pour sa famille WASP idéale. L’honneur incarné qui ne craint ni pour son petit confort, ni pour sa vie, et qui triomphe de la lâcheté des élites. C’est très trumpien ça.
Et tout cela n’était qu’un prétexte à l’exotisme de pacotille, et à l’exutoire des tueries et de la pyrotechnie ?
Ce film a eu du succès tant auprès du public que de la critique.
Je pense que nous sommes quand même quelques uns à ne pas être dupes de ces recettes faciles. Qui sait ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Danger_imm%C3%A9diat_(film)
Harrison Ford
Willem Dafoe
Anne Archer
Joaquim de Almeida
Henry Czerny