C’est en quelque sorte l’autopsie de 4 meurtres, aussi inutiles que stupides.
Le ou les coupables sont joués par Jeff Corey, Paul Stewart.
On sent que le film veut nous dire quelque chose, mais c’est hésitant et assez maladroit.
Il s’agit de quoi au juste ? Boule de neige de fatalité ? Culture de l’excuse ? Combat contre la peine de mort ?
Comme les meurtres sont exposés avec une relative froideur, on ne sait pas trop à quoi s’en tenir. Ces faits sont d’une extrême gravité, même passés aux divers filtrages du romanesque. On peut toujours chercher un enchaînement causal qui démarre dans la petite enfance, mais qu’est-ce que cela change en fin de compte ?
Le fait que nos bandits n’aient pris que 40 dollars (dix par assassinat) n’exclut pas le mobile crapuleux et rend au contraire l’affaire encore plus sordide.
Le metteur en scène Richard Brooks nous fait le coup de la vérité vraie. Il a tourné dans la maison du crime. Certains jurés sont ceux qui ont prononcé la sentence de mort. Le bourreau serait le vrai. Je ne vois vraiment pas ce que cela apporte, à part un gène supplémentaire.
Et Brooks part d’une histoire, aussi vraie que peut nous la raconter le journaliste immersif Truman Capote. Lequel a rencontré Perry Smith, l’un des deux assassins et en a fait un bestseller. Tant mieux pour lui.
La seule particularité intéressante et de nous dévoiler les scènes dans un ordre non chronologique. Et donc notre regard change, lorsqu’on rajoute les parties manquantes, au fur et à mesure. Le plus méchant est-il celui que l’on croit ?
Mais à la fin, je ne sais toujours pas ce que nos professionnels de l’écran pensent réellement de tout cela. Deux heures et quart pour cela ! Beaucoup de cinéma pour rien.
On semble assister à une auto-admiration des observateurs et des raconteurs. Lesquels se félicitent de pouvoir aborder l’horreur des crimes et l’horreur de la pendaison des coupables. Cheap thrills assez pervers en fait.
https://fr.wikipedia.org/wiki/De_sang-froid_(film,_1967)
https://fr.wikipedia.org/wiki/De_sang-froid_(roman)
Robert Blake
Scott Wilson
John Forsythe
Paul Stewart
