Écrit sur du vent. Pauvre critique ! Lauren Bacall, Rock Hudson, Robert Stack, Douglas Sirk. 4/10

Temps de lecture : 3 minutes

Mais qui peut donc s’enthousiasmer de nos jours, pour cette comptine outrée et désuète ? Eh bien, j’en ai trouvé un qui s’emballe et qui a une position privilégiée, de surcroit. Il s’agit du critique de ma box. Il décerne des étoiles et y va de ses commentaires. Il fait un peu ce qu’il veut, vu que personne ne sait qui c’est et que personne ne peut lui répondre.


Pour Écrit sur du vent, il met courageusement 4 étoiles, ce qui est pour lui (ou elle) une notation exceptionnelle. On sent que cela lui parle à notre romantique. « Un mélodrame flamboyant… grand Douglas Sirk… bouleversant, éblouissant… »

On ne peut pas lui reproché d’être un « vendu ». Vu que le film date de 1956 et qu’il n’y a plus de sous à se faire. Non, il s’exprime avec son coeur et ses tripes ; c’est du premier degré.

Mais qu’est ce qui peut résonner en lui, à travers ce scénario totalement téléphoné ? Il y a là derrière un plan, issu d’un livre inspirée d’une certaine réalité, et qui pourrait être résumé en quelques lignes ; nonobstant les vains efforts de complexification, qui ont engendré quelques soubresauts filmiques bien artificiels.

***

Les glorieux protagonistes du quatuor Lauren Bacall, Rock Hudson, Robert Stack, Dorothy Malone, se mêlent amoureusement et se démêlent haineusement.

Rock Hudson et Robert Stack en pincent pour la même secrétaire du groupe pétrolier, Lauren Bacall ; assez fade dans ce rôle. Robert est un gosse de très très riche. Bien qu’alcoolique et assez insupportable, il emporte le gros morceau, grâce à une anti-cour effrénée de playboy, qui ne voudrait pas en avoir l’air.

La « belle » n’en veut même pas à son pognon. Déjà là, c’est du bidon, surtout parce que l’actrice n’a pas l’air d’y croire elle-même.

Rock Hudson ronge son frein. Il faut du courage à cet acteur avant son « coming-out » sida de 1985, pour tant faire l’amoureux transi d’une femme. Cette distance lui donne davantage d’épaisseur idéaliste.

On sait déjà que Lauren et Rock, les purs, vont finir par se retrouver et qu’ils seront épargnés à la fin.

Dorothy Malone est la fille vulgaire, qui veut arriver à ses fins. Elle joue mal et excessif, ce qui lui vaudra un Oscar de second rôle. Elle voudrait récupérer son Rock.

Robert qui compte ses spermatozoïdes sur le bout de ses dix doigts, engrosse quand même Lauren, notre femme fatale ; fatale quoiqu’un brin adoucie.

D’où le dilemme passion/devoir, le psychologisme familial bien daté, et toutes ces sornettes de cinéma facile. Le reste de l’histoire s’apparente à un mauvais film policier, avec des rebondissements et des morts. « It is a tale, told by an idiot, full of sound and fury, signifying nothing ».

J’ai du mal à détacher Robert Stack de la série Les incorruptibles. Et donc ici, en forcené corruptible de la bouteille, je ne le sens pas du tout.

Même dans Nous deux ou dans le roman feuilleton d’Amina, on n’oserait un récit aussi tarte. Et ce sera donc un jackpot de box-office, vu l’inversion classique des valeurs.

***

Ce long-métrage interminable, supposé de nature « flamboyante, bouleversante, éblouissante... » est d’une bêtise et d’un conformisme prodigieux.

Quant au «grand» Douglas Sirk, je ne vois rien dans sa filmographie qui retienne l’attention. Descendez le rideau !

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Lauren_Bacall

https://fr.wikipedia.org/wiki/Rock_Hudson

https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Stack

https://en.wikipedia.org/wiki/Written_on_the_Wind

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89crit_sur_du_vent

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