Le film manque singulièrement de génie, surtout si l’on considère qu’Astruc serait le « Tonton de la Nouvelle Vague » (Dixit Godard)
Le co-scénariste Roger Nimier était pourtant un écrivain connu aussi, mais cela n’a pas aidé.
Hormis les noms des protagonistes et le titre, le rapport avec le roman de Flaubert n’est pas flagrant. On dirait que notre célèbre Gustave a fait pschitt. Cette usurpation n’est pas grave en soi. Plus grave est le fait que le réalisateur Alexandre Astruc n’a pas compris l’idée de Flaubert et qu’il se croit capable de monter sur ses épaules.
Ce n’est plus la mise en question de l’enfant romantique du siècle. Toute la partie politique a disparu. Il n’y a plus cette perspective historique complexe liée à de nombreux changements de régime.
Jean-Claude Brialy patauge dans ce Frédéric Moreau germanopratin, qui ne change jamais, alors qu’il devrait prendre 20 ans et se nourrir de ses expériences. Cet acteur a fait son « coming out » homosexuel dans un livre. On peut comprendre qu’on ait du mal à le suivre avec ses multiples conquêtes féminines ici. Il ne parait jamais vraiment à l’aise. Même si cet acteur est généralement brillant et qu’il peut en théorie tout faire.
Marie-José Nat, dont la mine ne varie guère, devient presque agaçante avec ses mous.
Michel Auclair ne convainc pas plus.
Dawn Addams nous fait l’étrangère de service.
Cette transposition maladroite, un siècle plus tard, en fait un drame mondain comme un autre, avec pas mal de prétention en plus. C’est très daté début des années 60, ce truc.
Voilà un film faussement naturel et qui se révèle fichtrement affecté et hautain.
La seule authenticité vient des costumes que l’on doit à Coco Chanel.
https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27%C3%89ducation_sentimentale
https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27%C3%89ducation_sentimentale_(film,_1962)
https://www.lemonde.fr/archives/article/1962/09/27/education-sentimentale_2370964_1819218.html
