Jean-Luc Fournier de ornorme.fr a su soutirer à Emmanuel Todd un intéressant monologue politique, ce 5 avril 2022
Notre excellent râleur universitaire se livre comme d’habitude à des critiques cinglantes et justifiées sur l’Europe et la France. On y reviendra.
Je retiens juste ici, en guise de zakouski, ce passage sur la problématique “démocratique” insoluble du vieillissement de la population :
“La philosophie politique classique pense un citoyen dont l’âge médian est de 25 à 30 ans. Mais l’âge médian de l’électeur est aujourd’hui supérieur à 50 ans. Nous sommes donc dans un monde où le pouvoir électoral et la production se dissocient. Les « dominants » dans le système démocratique ainsi conçu, sont des gens qui ne produisent plus, mais des consommateurs. Et je ne vois pas comment sortir de ça.”
“Prenons l’exemple du débat sur les retraites. Dans un électorat dominé par les retraités, en tout cas dans l’esprit des gens qui nous gouvernent, ceux-ci sont favorables à une dégradation des conditions de retraite pour ceux qui les suivent et qui sont en train de travailler, mais pas pour eux-mêmes”.
“Alors qu’on devrait être en train de penser à taxer plus lourdement les plus grosses retraites”.
“Autre exemple : ce qu’on a fait aux jeunes, pendant l’épidémie de Covid, où on les a enfermés pour sauver les vieux. Quoique personnellement satisfait d’avoir été sauvé, je trouve ça incroyable qu’on en soit arrivés à une situation où on propose de vacciner les enfants de 5 à 11 ans alors qu’on n’a pas rendu la vaccination obligatoire pour les plus de cinquante ans.”
“Je trouve ça inimaginable ! Dans d’autres pays, comme l’Italie où cette vaccination est obligatoire, on n’a pas l’impression de vivre, comme en France, dans un régime gérontocratique. Mais peut-être est-ce dû chez nous à la puissance paradoxale de la démocratie du bulletin de vote…”