En pleine tempête (The Perfect Storm) (2020) 4/10
A nouveau du film « d’action » bien lourdingue ! Ce n’est que du bruit et de la fureur, a tale told by an idiot (*).
Le film est badgé « basé sur une histoire vraie » – Un vieux truc pour augmenter le niveau des frissons.
Or il s’agit tout simplement de l’histoire d’un bateau de pèche qui sombre corps et âmes dans une très violente tempête. Donc au final, il n’y a plus de témoins susceptibles de raconter ce naufrage.
De plus leur radio tombe en panne. Et de toute façon, les protagonistes ont bien d’autres choses à faire que de s’appesantir au micro sur les détails de leurs problèmes. Les carottes sont cuites, sauve qui peut !
Il s’agit donc forcément d’élucubrations sans filets sur ce qui aurait bien pu leur arriver et non pas sur ce qui est réellement advenu. Ce label de prétendue histoire vraie est clairement une arnaque.
Ce qui est largement confirmé, quand on voit l’accumulation d’invraisemblances ou d’effets exagérés, dans cette machine à faire peur. Et dieu sait qu’il n’y ont pas été mollo. Spectacle oblige !
Même les faits traçables, comme le parcours du bateau, l’intensité de la tempête, les appels au secours etc sont largement inexacts. Les familles des victimes ont d’ailleurs engagé des poursuites.
Et comme un bateau qui coule sans témoins ne suffit pas à faire un film, on rapièce avec d’autres histoires concomitantes. Un autre bateau en perdition, un hélicoptère qui ne se porte pas bien non plus…
En ce qui concerne le côté « fabriqué » du récit, on peut rajouter les éternelles mièvreries sur les femmes angoissées qui attendent au port. Le tout précédé de scènes amoureuses forcément très intenses. Plus dure sera la chute.
On ne nous épargne pas non plus les conflits familiaux non résolus. Ce qui est bien dommage (mais vendeur) quand des hommes sont en souffrance et ont peu de chances de revenir. Et il y aura donc les regrets qui vont avec.
Et puis on nous tartine de ces camaraderies indéfectibles des gars au combat. Cette obligation morale de sauver qui que ce soit, au péril de sa propre vie (ce qui est un contresens pour un secouriste). C’est calqué sur les récits de guerre magnifiés. Et la cavalerie est toujours prête à nous défendre. C’est en tout cas comme cela qu’on le raconte aux enfants.
Il y a bien entendu, une haine tenace entre deux pécheurs virils… qui dans ces extrémités va forcément se transformer en amitié secourable. C’est dans l’épreuve que se révèlent les hommes. Et la rédemption, petite ou grande, c’est toujours bon à prendre.
On nous fait le coup du capitaine courageux, qui joue sa peau et celle de ses hommes – déjà économiquement parlant – , qui brave la tempête, qui voit plus loin que ces collaborateurs. On n’a pas engagé Clooney pour rien.
Le respect qui ait du au chef, n’empêche pas de sérieuses interrogations dans l’équipage. Ne faut-il pas renoncer ? Notre Christophe Colomb, pas si visionnaire que cela finalement, gardera le cap.
Mark Wahlberg, John C. Reilly, Diane Lane et quelques autres ont connu des jours meilleurs que dans cette galère.
L’important ici, c’est de mener le spectateur par le bout du nez sur des montagnes russes, tant sur la mer déchaînée que dans les aléas des sentiments éternels. Malheureusement tout ce qui est excessif est insignifiant. Et là on est gâté, avec un rythmique du thriller pompée sur les grands classiques comme Les dents de la mer.
- Après un début gentillet, on assiste à la mise en place des personnages. D’abord un tour de chauffe en mer. Puis rapidement on remet cela…
- Danger extrême, situation impossible, hurlements permanents… puis ils s’en sortent au son des violons et des cuivres.
- Danger extrême, situation impossible, hurlements permanents… puis ils s’en sortent au son des violons et des cuivres.
- Danger extrême, situation impossible, hurlements permanents… puis ils s’en sortent au son des violons et des cuivres.
- Danger extrême, situation impossible, hurlements permanents… puis ils s’en sortent au son des violons et des cuivres.
- Danger extrême, situation impossible, hurlements permanents… puis ils s’en sortent au son des violons et des cuivres.
- Danger extrême, situation impossible, hurlements permanents… puis ils s’en sortent au son des violons et des cuivres.
- Danger extrême, situation impossible, hurlements permanents… puis ils coulent au son des violons et des cuivres.
Vous mettez ce que vous voulez dans chacun des paragraphes qui précèdent. Cela n’a aucune espèce d’importance.
Que tout cela est conformiste ! Que cet héroïsme de cinéma est bien bête et surtout racoleur.
On a une écœurante impression de déjà vu. Et puis le tangage incessant, ces vagues de plusieurs dizaines de mètres et ces gros poissons éventrés n’arrangent rien. On a rapidement envie de gerber. Beurk !
Et pourtant le public aime être mené en bateau. Ce fut un succès du box office.
https://fr.wikipedia.org/wiki/En_pleine_temp%C3%AAte