Mauvais dégâts des os.
Il faut cesser de nous prendre pour des idiots. Il ne suffit pas de mettre les sempiternels Isabelle Carré et Benoît Poelvoorde à l’affiche, pour que l’on ait la garantie d’un bon film. C’est même un truc qui ressemble bougrement à une grossière arnaque.
Ce machin franco-belge réalisé par Anne_Fontaine est consternant de conventions et de faiblesses.
Isabelle_Carré est une sainte innocente, que l’on a placé au centre de l’affaire. Elle n’a jamais été une très grande artiste. Mais elle rassure car elle reflète bien la médiocrité de certaines femmes françaises. Pas de vague, pas de risque. Pour neutraliser totalement le rôle, on y a rajoute une dose de Mademoiselle Kiglouss, la secrétaire de M. De Mesmaeker dans Gaston Lagaffe.
Dans le temps, on avait moins de scrupules à bousculer ces images de la parisienne. Mais désormais ce ne sont plus ces Marie-Chantal écervelées et hors des réalités, auxquelles on feint de s’attaquer.
Elles sont devenues des pseudo Femme_libérée à la Cookie Dingler. Un état d’esprit correspondant aux années 80.
On en a franchement marre de cette sorte de mièvrerie auto-satisfaite, associée à de vagues mini rébellions de salon, que l’on nous sert depuis tant de décennies. Il faut quand même savoir le dire, si on veut tenter de faire évoluer ce petit monde là.
Cette espèce vit en vase clos ; critiques peu inspirés, acteurs cachetonniers et réalisateurs subventionnés se tenant mutuellement le miroir. Ce cinéma français ne se rend absolument pas compte du réveil général que l’on peut observer en Europe avec ces pépites du bon cinéma étranger. Si seulement ils se donnaient la peine simplement de copier. Mais ils ne regardent qu’eux et de toute façon ils n’y arriveraient même pas à imiter. Désastre et consternation !
Franchement tout cela nous énerve. Profitons de la libre critique pour le dire.
Bizarre cette double casquette d’agent d’assurance et d’experte en sinistre. Les professionnels doivent se tordre de rire devant cette interprétation.
Avec Benoît Poelvoorde, c’est une autre dimension. On connaît son talent. Il est bon en comique et en tragique. Et du coup, comme n’importe quel acteur d’ailleurs, il peut jouer le gentil puis le méchant. Cela doit figurer dans le premier cours d’art dramatique. Et bien entendu ce jeu de Fregoli n’a rien à voir avec la vraie vie et les vrais serial killer. Lesquels peuvent parfois donner le change, mais montrent toujours au moins quelques failles. Ce côté tout noir / tout blanc à l’écran est juste une paresseuse facilité, qui permet d’éviter les difficultés de la nuance.
Valérie_Donzelli est une autre incarnation du désastre français. Elle s’est même abaissée à faire de la retape pour Benoît Hamon. Tout à fait dans l’esprit de cette nouvelle femme confinée dans un tout petit hexagone.
Les uns et les autres se pensent sans doute les héritiers de l’Actor Studio. Oui, ce seraient des grands car ils peuvent jouer à contre emploi. Qu’on arrête avec ces sornettes de critiques incompétents.
On connaît le coupable.
Le problème c’est qu’en franchissant la porte de la salle de cinéma ou de son salon, on sait déjà que ce gaillard est un serial killer. Et comme il ne passe à l’acte que après une heure et qu’il ne récidive que vingt minutes après, on a l’impression de s’ennuyer ferme avec tout le navrant psyschologisme qui précède. La suite sulpicienne n’est pas meilleure, avec ce meurtrier qui bat sa coulpe et tombe dans les bras d’une réconfortante Isabelle_Carré, qu’il n’arrive malheureusement pas à achever.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Poelvoorde
https://fr.wikipedia.org/wiki/Isabelle_Carré
https://fr.wikipedia.org/wiki/Valérie_Donzelli
https://fr.wiktionary.org/wiki/marie-chantal
https://fr.wikipedia.org/wiki/Femme_libérée
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_Fontaine
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_personnages_de_Gaston#Mademoiselle_Jeanne