Cette série est un cran au dessous de Structures à Hauts Risques, une émission animée par le scientifique Justin Cunningham.
Déjà elle manque du nécessaire humour qui doit accompagner ces grosses boulettes conceptuelles. Mais elle n’a pas forcément non plus le bagage technique qu’il faudrait. C’est de la vulgarisation-spectacle assez basique, qui privilégie le sensationnel.
Quand le béton armé précontraint est apparu, on lui a fait confiance sans restriction. On imaginait que toutes ces structures allaient durer 1000 ans. On ne parlait pas encore de la Carbonatation qui faisait gonfler l’acier oxydé, suite aux inévitables fissures. Et l’idée qu’un grand pont puisse s’effondrer était contre-intuitive, tant qu’on a pas pu observer des désastres de cet ordre. Les administratifs qui devaient surveiller ces réalisations, étaient comme nous tous, des St Thomas qui devaient mettre la main dans les failles meurtrières pour réaliser qu’elles existent. L’être humain est fait comme cela. Il s’octroie une marge de « sécurité » pratique supplémentaire, malgré toutes les théories acceptables qui prétendent le contraire. Surtout quand cela coûte cher. On détourne le concept de bénéfice / risque. Ces « intuitions » sont très dangereuses.
Un demi siècle plus tard, on constate les affres du temps, avec ces conséquences désastreuses. On a cependant préféré fermer les yeux plutôt que de réviser les dizaines de milliers d’ouvrages menacés.
Le viaduc autoroutier Morandi, conçu en 1963, faisait partie de cette mauvaise série. Et on le savait depuis fort longtemps. On a pratiqué quelques corrections au fil du temps. Avec tous ses défauts non corrigés, et son immense trafic, il devait forcément s’écrouler tôt ou tard. Trente morts !
