A ranger bien en dessous de la série B.
On doit ce navet à Atom Egoyan, tant pour le scénario stupide que pour la réalisation ratée.
Il ne fait que combiner, les recettes faciles et éprouvées, du thriller à tendance libidineuse. A partir de là, on voit clairement comment, faute d’idées, il a inutilement complexifié le récit, principalement en changeant l’ordre chronologique, de la présentation des faits et des personnes.
- Il utilise un point central bien vendeur, comme cette petite fille retrouvée assassinée dans un champ.
- Il place tout autour, quelques caractères pour le moins troubles. Tout le monde ou presque paraîtra suspect.
- Il y met des ingrédients de perversité sexuelle, accompagnés d’une bonne dose de voyeurisme.
- Il agite le tout pour brouiller les pistes.
Les morceaux sont pèle-mêle, et l’ordre est bousculé. Il s’agit pour le courageux spectateur d’essayer de retrouver le fil. Et bien entendu tout est fait pour nous égarer. Certains ne resteront devant l’écran, que pour visionner de jolies créatures dénudées. Qu’importe pour eux la logique.
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Un énigmatique patron d’animalerie fait un petit trafic d’œufs embryonnés d’espèces sauvages. Il a un regard étrange qui pourrait très bien coller avec un serial killer, en tout cas selon les critères de cinéma. Et si l’on est pas convaincu, la musique nous aide à le penser.
C’est le premier qui entre dans la danse, et il semble bizarre, et donc il polarise forcément notre attention. Par ailleurs, il drague d’autres jeunes hommes, en leur proposant des places à l’opéra. L’ambiance est assez lourde trouble.
Ce commerçant va se faire contrôler par un agent des impôts. Ce type insaisissable est incarné par Bruce Greenwood, un bel homme aux yeux bleus. Il y a un moment que dans sa hiérarchie, on suspecte un négoce illicite. Il sait ce qu’il doit chercher et il le trouve.
Ce fonctionnaire fréquente assidûment une boite de strip-tease. Il est exclusivement attiré par une jeune fille qui joue sur scène à l’écolière délurée. Une jolie petite interprétée par Mia Kirshner. Et son béguin pour cette petite, qui se frotte lascivement à lui, quasi nue, paraît vraiment malsain. De plus ils s’échangent des phrases qui nous paraissent insensées, mais dont le ton montre qu’elles sont lourdes de sens. Du coup, à nos yeux, il devient le premier suspect.
Mais c’est sans compter sur l’animateur de la boite. Un costaud joué par Elias Koteas. Il aime à distiller des commentaires sulfureux à son micro. Il fait une fixette sur le contractuel qui a une relation un peu trop serrée avec la fille. Lui aussi semble fortement attiré par la pseudo-écolière. Il forcera ce client à faire une faute et se permettra de le corriger durement. Le faisceau présomptif change de cible à nouveau.
On apprend tardivement que c’est le fonctionnaire qui est le père de la gamine et le fait qu’il a été suspecté et blanchi. D’ailleurs à ce moment, sur ce point principal, il n’y a plus trop de mystère sur ce point puisqu’on nous révèle aussi qu’un coupable a été arrêté depuis.
Reste à comprendre les relations cachées entre tous les personnages dont on vient de parler. Et comme cela ne semble pas assez emberlificoté, on rajoute un frère qui couche avec sa belle-sœur, laquelle est tuée dans un accident, une fille baby-sitter etc
Mis en réalité tout cela n’a que peu d’intérêt, car les liens, les situations et les possibles mises en cause sont assez artificielles.
Le dénouement est larmoyant et décevant.
C’est indiscutablement un mauvais film. Ne peuvent se laisser prendre que quelques onanistes bourrés de fantasmes et/ou des torturés du ciboulot.
Il a pourtant eu deux récompenses émanant de structures officielles, quoique peu connues. Sans doute composés d’égarés du plaisir solitaire : Grand Prix de l’Union de la critique de cinéma (UCC) Prix Léon Moussinac du syndicat français de la critique de cinéma
https://fr.wikipedia.org/wiki/Exotica_(film)
Mia Kirshner, Elias Koteas, Bruce Greenwood, Arsinée Khanjian