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Pour l’avis voir ici : Avis Film : Les Princes – Gatlif, Gérard Darmon (1983) 7/10

Avis Film : Les Princes – Gatlif, Gérard Darmon (1983) 7/10

Tony Gatlif, ce grand rebelle aux multiples talents, nous parle ici de ce qu’il aime : les gitans et leur monde bien à part.

Le discours est simple et direct. Ce peuple de nomades est ce qu’il est.

Fondamentalement libres, les roms ont du mal à se contenter de la vie plan-plan, de ceux qu’ils considèrent comme des captifs ordinaires (ces non-gitans qu’ils appellent des gadjé).

Et quand on les parque dans des hlm pourris, cela ne va pas si bien que cela.

Le plus souvent sans emploi et n’étant pas réellement fixés, ils tentent de survivre dans des conditions extrêmement précaires. Le film nous « explique » qu’ils privilégient rapines et entourloupes diverses. Ce sont des voleurs de poules, des diseurs de bonne aventure, de petits trafiquants…

N’étant pas corsetés par tout un appareil judiciaire, leur loi s’avère simple et intransigeante. Elle repose sur un code de l’honneur non écrit et une appartenance hiérarchisée.

Le comportement félin, clair et carré, qui en découle, peut paraître séduisant à première vue. Et c’est vrai que ce sont souvent de belles personnes, qui sentent bon la liberté. Et quand ils rencontrent une femme à leur goût, ils s’expriment sans filtre et sans chichi. Cela nous change. Ex chasseurs cueilleurs, il y a toujours un peu de gitan en nous.

Certains non-roms, qui se sentent à l’étroit entre 4 murs, sont pris de romantisme devant ce tourbillon. Surtout s’il s’accompagne de cette belle musique venue de si loin. Cette bande-son donne encore davantage l’envie de faire l’école buissonnière. Mais la liberté ainsi conçue, c’est la fuite. Après au quotidien, cela se complique.

Il faut reconnaître que leurs règles s’accompagnent aussi d’un machisme étriqué, et de rituels instinctifs et désuets. Le mari domine son épouse. On ne touche pas aux anciens. L’aîné est le chef de la fratrie. C’est la force brute qui prévaut etc.

Les femmes ne sont respectées qu’en tant que mères. Enfanter, se multiplier, est la seule planche de salut. C’est donc la valeur ultime. Une femme qui s’est hasardée à prendre la pilule contraceptive, va l’apprendre à ses dépends. Et puis c’est l’endogamie absolue.

Sans structures intermédiaires tampons, c’est la loi du talion qui s’impose. Les règlements de compte sont incessants et on en reste à l’esprit moyenâgeux des vendettas. Nos sociétés évoluées ont compris que c’était une impasse.

Il en est de même pour l’éducation et la santé, qui se traitent en interne. Leur façon de vivre s’accorde mal avec le banc d’école et avec un suivi médical sérieux. Et donc, de ces côtés aussi, cela ne va pas très fort.

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