Crédulité audio : vinyle, k7 audio, CD…

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Petite base de réflexion, librement inspirée du film Diva

A l’époque l’enregistreur Nakamichi était un must pour audiophile. Son prix stratosphérique suffisait à convaincre.

Cela peut nous faire sourire maintenant, qu’on ait salivé autant pour cela. Le moindre enregistreur digital actuel, objectivement de bien meilleure qualité, coûte à présent si peu. Cela devrait nous servir de leçon, nous les enfants du relativisme.

  • Si vous regardez bien le film, vous verrez un autre appareil de légende, qui a pris un coup également: le Revox à bandes magnétiques !

C’était en 1981, un an avant la sortie de la révolution digitale du CD. Et après cela encore, les « anciens » ont débité pas mal d’âneries pour défendre les vieux supports. Les nostalgiques sont toujours en retard d’au moins une guerre.

Certains gourous de maintenant ont encore une bien curieuse nostalgie, pour les grésillants disques analogiques en vinyle. Un produit profondément malveillant, puisqu’il nous arrachait une larme à chaque nouvelle rayure. Et pourquoi pas les 78 tours ?

Les revues spécialisées, pour chalands crédules, leur servent encore pas mal de sornettes ésotériques à ce sujet. Il faut voir les stupidités dites sur les “différentes” qualités “audibles” de cordons qui ne font que transmettre un signal digital. L’être humain est fondamentalement suggestible, cela vient des nécessités de se conformer à celui qui crie le plus fort. Cela vient de sa nature grégaire.

Les manipulateurs de gogos se frottent les mains. Il leur suffit de faire tourner le moulin à prières et d’obliger l’acheteur à regarder le doigt plutôt que l’étoile.

Il y a une certaine naïveté à chercher la parfaite restitution du son. Déjà que nos oreilles sont faillibles. Et ce d’autant plus qu’on vieillit. On peut se contenter de la gamme moyenne (juste milieu confucéen), car notre cerveau reconstitue ce qui lui manque en permanence. Il finit par traduire dans son langage à lui, ce qui vient de nos sens imparfaits. Cela donne toujours un certain absolu. Si par contre vous êtes parti pour la vaine spirale du son parfait, vous ne trouverez jamais votre bonheur, malgré tous les sous engloutis. Je vous donne le secret. Il n’y a qu’une façon d’y parvenir, c’est de faire venir l’orchestre dans votre salon.

  • J‘ai le souvenir d’avoir écouté en boucle la même K7 usée pendant un voyage de 500 km dans une bruyante 2ch. A la fin, j’avais l’illusion d’avoir su mettre de côté une sorte de filtre et d’accéder au son pur tel qu’il avait été lors de sa production. J’entendais très clairement ce qui se passait de l’autre côté. C’est une expérience philosophique intéressante. Je vous la recommande.

Je sais que cet esprit de modération, va faire hurler les vendeurs, leurs complices et ceux qui ont claqué leur argent.

Sachez pourtant que même le sérieux déficient auditif ne peut concevoir vraiment qu’il n’entend pas. Pour lui ce sont les autres qui ne parlent pas assez fort, ou le bouton de la sono qui est placé trop bas. Notre cerveau est trompeur et magique. Par contre notre intelligence a de sérieuses limites.

D’où je parle ?

  • Je sais bien qu’il existe de vraies avancées dans les techniques du son. J’en ai bénéficié. J’apprécie ce son multicanal si riche et enveloppant, quand il est transmis par une bonne configuration. J’ai participé moi-même à cette vaine course à l’échalote, où aucun achateur ne peut arriver premier. Mais j’ai su m’arrêter à temps.
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