Fille aux yeux verts. Film 1964. Peter Finch, Rita Tushingham. 8/10

Girl with Green Eyes est un film d’art et d’essai, atypique et inspiré. Ce n’est quand même pas difficile de faire du bon cinéma, avec à peine £140,000, lorsque l’on a quelque chose à dire et qu’on n’est pas là juste pour se gaver de subventions.

Pour mériter ce film, il faut faire preuve d’imagination. C’est le cas pour ces fameux « yeux verts », car c’est tourné en noir et blanc.

Le canevas peut sembler classique avec cette jeunette pas si jolie que cela, qui tombe dans les bras d’un écrivain vieux beau. La famille de la fille est catho extrémiste, alcoolo et grossière. Ces Deschiens font tout pour la récupérer, afin qu’elle revienne travailler aux champs. Mais l’émancipation se fera, avec ou sans son mentor. C’est l’époque qui veut cela. On est en 1964 et cela bouillonne déjà dans cette jeunesse qui va prendre le pouvoir.

Le choix des acteurs, de bons textes et une certaine imprévisibilité font décoller le film, pour notre plus grand bonheur de cinéphile. Cette œuvre se déguste, même et surtout avec ses imperfections. Cela contribue à donner le cachet du réel.

Peter Finch et Rita Tushingham forment un duo a priori improbable. Mais le déroulement du récit montrera qu’il n’en est rien. On peut être fait l’un pour l’autre, même passagèrement, alors que la culture, l’âge et toutes ces choses, pourraient être des barrières insurmontables.

Peter Finch peut cacher un moment qu’il a toujours une épouse et une fille, cela ne suffit pas à tout remettre en cause. Chacun s’adapte aux circonstances, ce qui est une preuve d’intelligence, dont le nouveau siècle aurait terriblement besoin.

La société d’abondance des années 60, permet désormais ces accouplements désintéressés et sans but assigné. Ce petit miracle, qui n’est pas forcément l’amour avec un grand A, s’appelle la complémentarité.

  • Un principe honni par nos ultra-féministes qui pensent avoir le droit de décider pour nous qui doit aller avec qui. Mais on n’en a cure et elles, on les laisse de côté.

Desmond Davis nous fait là une jolie petite chose. Il sera récompensé par le US National Board of Review award, en tant que réalisateur. Par la suite pourtant, on n’entendra pas trop parler de lui, à part pour Le Choc des Titans de 1981, un film grand spectacle un peu has-been, mais qui a eu du succès.

https://en.wikipedia.org/wiki/Girl_with_Green_Eyes

https://en.wikipedia.org/wiki/Desmond_Davis

https://fr.wikipedia.org/wiki/Desmond_Davis

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Choc_des_Titans_(film,_1981)

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