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On ne peut pas se tromper, on patauge en plein dans l’esprit déliquescent du cinéma français des années 2020. Même si en fait, c’est un travail franco-belge.

Les personnages rivalisent pour faire la gueule. Ils se complaisent à afficher leur individualisme forcené et leur mépris généralisé.

Et dire que nos créateurs en vase clos s’imaginent qu’ils font dans l’original et le conscientisé !

Cette posture nihiliste et revendicatrice, que l’on prête souvent à la gauche, est profondément nulle. Il faudrait redescendre sur terre. Pour enfoncer le clou “politique”, on peut rajouter qu’il s’agit encore une fois, d’une obscure défense de minorité.

Il faudrait s’apitoyer sur le sort ambivalent des ces trois semi-putes. Mais c’est plutôt ce mauvais cinéma qui nous fait pleurer.

La faute à la société et à l’oppression masculine, on connaît la chanson !

Sara Forestier en fait des tonnes, avec ses rictus méprisants, et cela en devient vite lassant. Que de mauvais chemins depuis L’Esquive, d’Abdellatif Kechiche. Ce trajet du meilleur au pire, lui vaut bien évidemment un César de la meilleure actrice.

Nos critiques ne valent pas plus que leurs protégées. On a vite compris qu’ils s’encensent mutuellement dans leur nasse nauséabonde et qu’ils ne sont pas prêts d’en sortir.

Dans sa triste prestation, Noémie Lvovsky ne fait pas mieux. Là encore, cette amertume qu’on nous jette à la face est désespérante. Et donc elle aura elle aussi dans sa carrière un César de la meilleure actrice.

L’endogamie du grand écran fait des ravages. Du coup plus grand monde ne s’intéresse à la production française, ou à sa copie franco-belge. Qu’ils restent entre eux si cela les amuse. Nous on va voir ailleurs.

Annabelle Lengronne est bien plus sympathique, mais elle ne sauve pas le long-métrage pour autant.

Cette accumulation de pathos, avec cette complaisance dans les états d’âme maussades, est devenue la marque de fabrique de ce cinéma pitoyable.

Et dire qu’il fallait deux réalisateurs, Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich, pour ce nouveau désastre là.