Un film de facture assez classique et relativement joli à voir. Mais cela s’arrête là.
Là où le bas blesse, comme souvent, c’est dans l’épaisseur du trait et le peu de cohérence dans l’intrigue du thriller. Et cela dure plus de deux heures.
Il y a comme toujours ce background si long à remettre en place. Il n’y a qu’au cinéma qu’on fait tant confiance à l’historique qui explique tout. C’est fait à gros renforts de flash-back.
Il s’agit de montrer les cicatrices morales que portent le fils et qui ont transformé son caractère (Dennis Quaid). Il est marqué au point d’être devenu un petit livreur itinérant, sans attache. Il s’est figé volontairement dans son train-train, tellement il est fondamentalement à la dérive.
Il doit cela à un père voleur et meurtrier (James Caan). Ce mauvais homme l’a entraîné, alors qu’il n’était qu’un gamin, dans des cambriolages. Un a très mal terminé. Il y a eu des morts, une maison brûlée et le paternel en fait porter la culpabilité au jeune qui n’aura pas bien fait sa surveillance.
Le père blessé par balles lors d’un mauvais coup, vient se réfugier chez le fils. Ils ne s’étaient pas vus depuis de nombreuses années. Le paternel ne fait que le rabaisser et lui rappelle en permanence qu’il sont du même sang (voire des mêmes Flesh and Bone). Et donc ils sont forcément pareils et le fils a même une dette envers le père. Bref, un sale baratin poisseux dont ne peut se dépêtrer le fils.
C’est du lourd, façon pathos psychologisant, tendance lacanienne. On veut bien croire qu’il y ait une part de vérité, mais cela consiste quand même nous imposer un fardeau « psycho » un peu trop lourdingue. Sûr que Hitchcock aurait aimé qu’on lui amène une telle histoire.
Pourtant le jeune homme avait fini pourtant par tomber sur une jeune femme valable (Meg Ryan). Elle devient en quelque sorte sa planche de salut. Manque de bol, il s’agit de la seule rescapée de cet incendie criminel, qui a eu lieu 30 ans avant. Sans ses parents naturels, elle aussi a été marquée par cette destinée. Elle aurait pu devenir autre chose.
Le père veut supprimer cette femme. Il a peur que son fils lui dise tout.
Et hasard supplémentaire, la maison du drame n’est justement pas loin. Et tout le monde finit par s’y rencontrer pour l’explication finale, à coup de revolver.
Et une fois l’horizon éclairci, les plus gentils repartent ragaillardis.
Alors que dans cette zone assez peu fréquentée, il est on ne peut plus facile de retracer le chemin de chacun. Et je ne parle pas de tous les indices laissés. Personne ne se donne là peine d’enterrer le cadavre compromettant. Un policier en herbe pourrait facilement confondre le dernier tireur…
C’est du n’importe quoi, de l’improbabilité totale, le tout au service d’un mélo freudien de far-west.
C’est dommage quand même car la prise de vue est bonne et les acteurs sont consistants. On parle ici de Dennis Quaid, James Caan, Meg Ryan, Gwyneth Paltrow. Du beau monde ! Simplement ils ne font que virevolter dans un bazar qui ne vaut pas grand-chose.
Steve Kloves le réalisateur-scénariste est surtout connu pour la scénarisation des Harry Potter. Dans le long métrage qui nous occupe, il n’a pas fait de magie.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Flesh_and_Bone_(film)
James Caan
Dennis Quaid
Meg Ryan