Général Ishiwara, homme qui déclencha la guerre. Arte, Birolli, Jenkins. 8/10

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On a beau avoir quelques lumières sur ces Japonais teigneux de la dernière guerre et une vue quand même synthéitique sur ce puzzle d’extrême orient, on n’a quand même pas une vue très claire.

Curieusement certaines de nos connaissances les mieux installées datent de notre lecture du Lotus bleu. On peut donc identifier à partir de là les Japonais malveillants de type Mitsuhirato et le gentils chinois totalement débordés, dont les pauvres Tchang et Didi. On se souvient de la résistance avec les explosions qui serviront de prétexte à l’envahisseur.

Voilà un socle étonnamment solide pour nos réflexions. Cette vue enfantine est enrichie par les nombreux documentaires faits ici et là.

L’histoire non romancée du Général Kanji Ishiwara est un excellent fil conducteur pour mieux cerner la complexité de cette poudrière asiatique. Ce documentaire exhaustif de 1h20 min, a été conçu par Bruno Birolli avec son livre éponyme, mais aussi Olivier Heinemann, Guillaume Podrovnik et Stéphanie Roussel. Paul Jenkins l’a réalisé avec talent pour Arte et nous-mêmes, en 2012. A noter les commentaires objectifs de scientifiques jamonais d’aujourd’hui.

Le sujet n’a pas pris une ride, autant qu’un profane comme moi puisse en juger.

Avec Ishiwara, c’est carrément l’idéologie nationaliste la plus violente, avec en ligne de mire le réarmement illicite, comme l’ont fait les nazis. L’objectif affiché étant « la guerre finale » entre le Japon et l’Occident, représenté par les USA, afin de s’emparer du monde, rien que cela.

C’est un fou déguisé en sage, mais qui reste responsable de ses actes. Il ne sera pas inquiété au sortir de la guerre et finira paisiblement sa vie en 1949 en tant que gourou psychorigide. Il a toujours été attiré par des sectes bouddhistes sectaires.

Le grand atout de Ishiwara a été de présenter sa paranoïa personnelle, comme une mystique, qui devait concerner tout son peuple. Notre Rambo descend des samouraïs, ce qui fait bien quand on cherche à propager un tel bagage idéologique si délirant. Au début de sa carrière il était flic. Il a toujours été violent. Même très jeune il se voyait guerrier. Il admirait Napoléon, dans sa composante de prédateur territorial.

A l’époque l’Empereur du Japon avait un rôle mineur et plusieurs factions de l’armée rêvaient de prendre le pouvoir.

Et donc alors qu’il visait le sommet, il a joué et il a perdu. Il a été évincé par le Général Tōjō Hideki, un autre brigand fasciste à la tête de l’armée. Hideki a été premier ministre de l’empire du Japon pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est lui condamné à mort par le Tribunal de Tokyo, une sorte de Nuremberg.

  • Le délitement vient souvent de l’intérieur. Ce qui pourrait être bénéfique si ce n’était pas comme d’habitude le renversement occasionné par un individu pire que celui qui est chassé.

A l’étranger, la montée en puissance de Ishiwara, commence par le fameux épisode inique de Moukden en 1931, qui a permis la création du Mandchoukouo. En faisant croire qu’ils avaient été provoqués par les Chinois, les Japonais se fabriquent un grand royaume en Chine du Nord. Ils accaparent des richesses incroyables, au détriment de la population. Il organise une colonisation gigantesque avec plus d’un million de Japonais.

  • C’est toujours un peu la même rengaine prétexte et les mensonges grossiers, d’Hitler à Poutine et bien d’autres.

On connaît bien maintenant l’histoire du dirigeant fantoche, Puyi le dernier empereur de la dynastie Qing. Ils veulent se servir de ce promontoire pour une invasion de tout l’extrême-orient.

La guerre sino-japonaise démarre vraiment en 1937.

Comme Ishiwara a plein d’idées loufoques, on le déconnecte en 1941. Ce qui le sauvera malgré lui. Il ne sera pas jugé, ce qui est un comble vu ses responsabilités importantes pendant la guerre régionale. En étant l’ennemi du damné Tōjō, il passerait presque pour un saint ! Il est clair qu’il « ne se sentait plus pisser » il est donc mort par là où il a péché – cancer de la vessie. Je présente mes excuses à mes frères et sœurs souffrantes, pour ce mauvais jeu de mot.

  • Les Français de Vichy qui dirigeaient notre Indochine se sont montrés complices de ces vues impérialiste là. Ils ont autorisé le passage des troupes nippones hostiles et toutes les compromissions du genre. Ce n’est pas dans Tintin mais c’est bien réel.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hideki_T%C5%8Dj%C5%8D

https://fr.wikipedia.org/wiki/Kanji_Ishiwara

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