Get a job (2016) 4/10 Kendrick, McGinley, Cranston

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Trouve-toi du boulot !

Un film de l’ancien monde qui cherche à se faire passer pour un film de maintenant.

  • Les clichés éculés sur ces « amateurs » qui tardent à prendre leur envol professionnel. Pour ces jeunes, on peut prévoir des atterrissages difficiles, dans une réalité sans visibilité.
  • En théorie seulement, car dans de film « good mood », tout le monde s’en sortira bien entendu.

Les destinées croisées de colocs plus ou moins allumés.

On y retrouve des débraillés en attente de notoriété virale. On assiste à tout le dérisoire folklore des aspirants webmasters ou vidéastes semi-pro, semi-cool. Un rôle en particulier pour le fluet Miles Teller.

Sans omettre dans ce panthéon de mauvais goût, les Golden Boys en herbe (Brandon T. Jackson). Ceux qui sont capables de faire perdre 500.000 dollars par un mauvais clic. Mais à qui bien sûr le chef sans pitié (John C. McGinley, le sans-coeur de Scrubs), donnera quand même une deuxième chance.

Il y aussi l’emblématique néo-manager du monde dématérialisé avec toute sa panoplie.

  • Le laisser-aller contrôlé, le négligé savant, le comportement systématiquement atypique, font de ces nouveaux leaders google-compatibles des sujets de plaisanterie récurrents.
  • Une faiblarde remise au goût du jour du personnage du brillant publiciste des années 60.
    Lui aussi pouvait se permettre, au cinéma, d’avoir juste une intuition par an (par vie?) pour assurer son bien-être définitif. De quoi faire rêver n’importe qui, et nous faire tout lui pardonner.

Que ces figures archétypales de cette période paraissent déjà devenus bien conventionnels !

Côté femme, une midinette au goût du jour, interprétée par l’agaçante Anna Kendrick, chez qui on devine déjà la future bobonne WASP. On a évité la sacro-sainte cérémonie du mariage final. Mais de peu !

Pour tenter de relever la sauce, le contrepoint du père (Bryan Cranston) qui malgré ses principes commerciaux en béton armé, se retrouve également chômeur sur le tard.

Lui aussi nous fera l’exercice imposé du « si tu le veux vraiment, tu le peux ». La force de la volonté, éternelle musique de la libre entreprise US. On ne touche pas à la mystique du rêve américain.

Et bien sûr, le personnage de la vorace sans pitié, au sommet de l’entreprise (Marcia Gay Harden). La dévoreuse de contrats qui se double forcément d’une mangeuse d’hommes.

  • Moins d’alcool que dans l’ancien monde, mais plus de fumette. Je ne sais pas trop ce qu’on y gagne.

L’ambiance omniprésente du « you are fired » peut nous sembler si étrange.

  • Il faut dire que la rigide sécurité de l’emploi est devenue un dogme pseudo-protecteur par chez nous. Le patron, c’est le méchant ontologique. Il n’a d’objectif que d’écraser ses employés. C’est l’objectif caché de tout entrepreneur ! Et donc il faut surprotéger les salariés avant tout. Surtout les plus mauvais, car ce sont les plus menacés ! Un encouragement à la médiocrité ? Ne soyons peut-être pas si politiquement hors piste !
  • Le mot travail semble rimer ici avec pénibilité, jamais avec épanouissement. Il est de bon ton de renâcler en y allant.
  • La performance peut attendre, la décroissance est plus à la mode que l’innovation. L’Europe peut s’écrouler, pourvu qu’on assure notre petit confort et quelque part une certaine revanche sociale…

Pour conclure. Bien sûr, malgré la débauche de moyens, c’est un mauvais film, une vraie arnaque.

Pour un dixième (centième?) du prix, on a Someone great (2019), un film de jeunes, simple et magnifique. Un travail emblématique de ce qu’est la « vraie » Révolution Netflix.

Que cette production cinématographique américaine est donc bien inégale !

https://en.wikipedia.org/wiki/Get_a_Job_(2016_film)

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