Qui aime bien, châtie bien (Qui bene amat, bene castigat).
Comment les frères Paolo et Vittorio Taviani ont-ils pu faire un si mauvais film ? Eux qui avaient réalisé trois ans avant Kaos, ce long métrage à sketchs si brillant, se contente ici d’un travail hollywoodien puant et disneyisé !
Il faut quand même dire à décharge, que Kaos de 1984 était l’adaptation de Nouvelles pour une année de Luigi Pirandello, alors que l’origine de Good Morning, Babilonia de 1987 est bien plus modeste. Et c’est toujours un gros piège quand les cinéastes, bloqués au Stade du miroir, parlent de cinéma dans leur film.
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L’histoire est expédié en deux minutes.
Un artisan connu de Toscane, annonce à ses 7 fils qu’il est couvert de dettes. L’entreprise de réhabilitation d’édifices glorieux de la renaissance doit s’arrêter. Deux fils Vincent Spano et Joaquim de Almeida décident d’émigrer aux USA, d’y faire fortune et de revenir en Italie pour remettre en route l’entreprise familiale.
Ce film mièvre est basé sur des bluettes façon « Nous Deux » d’un côté, et l’apologie du Triomphe de la volonté de l’autre. C’est donc fondamentalement américain. D’ailleurs les producteurs de là bas ont tout fait pour que les Taviani cèdent et fassent le film.
- On se rend vite compte que les Taviani ont vendu leur âme.
La partie centrale consiste à nous faire avaler que ces deux descendants auto-proclamés de Michel-Ange, auraient fait pour le film Intolérance de D. W. Griffith (Charles Dance), des éléphants en stuc d’une qualité prodigieuse. Alors qu’ils sont juste grossiers et caricaturaux, comme de mauvais bibelots exotiques destinés aux touristes stupides. Et tout ne semble tourner qu’autour de ce non-évènement là. C’est bien maigre pour faire un film.
Et bien entendu tout le monde se félicite intra-muros de ce travail. Se faire applaudir comme cela s’appelle la Claque.
Et on nous fait le coup de l’injustice crasse, avec cette destruction de leur projet par des jaloux. Ils vont bien entendu s’en relever et être même plus combatifs ; “Tout ce qui ne tue pas me rend plus fort”, Nietzsche. Toutes les ficelles d’un cinéma médiocres sont là.
Les deux poulettes, qu’on nous met quasiment entre les jambes, sont certes jolies, mais on n’est vraiment pas venu voir un Taviani pour cela.
Cela s’éternise deux heures avec de pitoyables rebondissements, portés au pinacle alors qu’il ne s’agit que de scènes classiques de vies ordinaires.
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Inutile gloser bêtement sur la profondeur du cinéma des Taviani ou la béquille apportée par la musique de Nicola Piovani, comme le font nos critiques si prévisibles.
A sa sortie, même Michel Braudeau du Monde, tourne maladroitement autour du pot, n’arrivant pas à dire honnêtement que c’est juste un film raté. Ce sont des hypocrites comme cela qui finissent par nous décourager d’aller au cinéma.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Good_Morning_Babilonia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A8res_Taviani
https://fr.wikipedia.org/wiki/Kaos_(film)