Je fatigue un peu à répéter que j’aime la plupart des épisodes de cette émission. Et je vous fatigue sans doute vous aussi à ânonner de la sorte.
L’ami Philippe Gougler voyage au Chili en 2017. Comme il se doit, il explore des « voies » connues et fréquentées. Les trains se font rares, tant ils sont concurrencés par les bus. Il faut cependant dire quelque chose. Le voilà donc en expédition chez les Mapuche.
Ce faisant, il arrive quand même à trouver de nouvelles voies originales. Ici par exemple, il assiste à un rituel de guérison. Il semble en être profondément marqué.
- Je suis moins « envoûté » que notre globe-trotteur. J’éprouve même un malaise devant cette “entreprise”. Il faut dire que je suis un médecin très rationnel et qui se méfie comme de la peste des « guérisons miraculeuses ». N’oublions pas que ce charlatanisme n’est pas seulement inefficace, il est aussi dangereux du fait qu’il retarde ou annihile les vrais traitements. Une mise en garde du type « le charlatanisme tue » sur l’air du « tabac tue », n’aurait pas été inutile.
- Par ailleurs, j’ai connu les Mapuche par un ami qui m’est cher. Il m’a raconté l’histoire de l’étrange divinité Trauco, qui engrosserait les petites dans la forêt, leur fournissant ainsi un alibi opposable aux parents courroucés. Les mythes « utilitaires » ont donc aussi leur bon côté.
- Il y a un autre bémol dans mon raisonnement. Je veux bien admettre que ce désorcèlement / placebo peut avoir des vertus de renforcement positif sur les découragés de la vie, ceux qui sont sans pathologie tangible. Mais c’est à peu près tout. Il faut lire ou relire l’excellent travail de J Favret-Saada. Confer un lien ci dessous.
Par ailleurs, notre Tintin ira dans le fameux (infâme) stade de foot où on été torturé dès 1973, les pauvres diables coincés par Augusto Pinochet. Le pourfendeur de Salvador Allende y allait outrageusement fort. Il n’avait aucune excuse pour agir de la sorte, même si l’ultra-gauche d’alors avait singulièrement plombé le pays. C’est une séquence raisonnablement larmoyante. Pour avoir transité là-bas à cette époque, j’y souscris pleinement. Mais je me demande quel est le statut de cet endroit : lien de commémoration et de souvenir, « attraction » touristique … ?
J’ai été comme lui frappé par ces énormes pélicans, évocateurs des dinosaures qui les ont précédé, et qui sont presque dégoûtants. Ma propre expérience de la « chose » se situait dans un port plus au nord, à Antofagasta, mais visiblement tout le littoral en est envahi.
Il se sent obligé de faire un passage par Ushuaïa. Bien que ces contrées glaciales ne m’attirent guère, je peux le comprendre là aussi. Dommage que Ushuaïa TV ait galvaudé ce concept.
Le désorcèlement bocain sans hochets conceptuels
https://fr.wikipedia.org/wiki/Augusto_Pinochet