Ne comptez pas sur moi pour écrire quelque chose d’intelligent sur cette très mauvaise parodie des enfants perdus du showbiz.
Quand on fait un film sur des crétins sans montrer la moindre originalité, qu’on prend aussi clairement les spectateurs pour des imbéciles… il ne faut pas s’étonner que l’on réagisse de manière basique. Cela ne donne vraiment pas envie de se décarcasser.
Fallait pas commencer !
Banderas nous fait le coup du vieux rocker has been. Avec tout le folklore des années 60 attaché à la fonction. Cela a déjà été fait 100 fois.
Il est affublé de vêtements criards de l’époque psychédélique.
Le (quasi) vieillard bedonnant est richissime, oisif, alcoolique, ramolli et en panne d’inspiration. Mais il s’en fout royalement. Il veut juste végéter sur son canapé en buvant des bières.
On a vite compris qu’un des ressorts comiques consiste à nous ressasser qu’il n’est pas fute-fute et qu’il se complet dans une sorte de cool attitude bien datée. Il cultive un hédonisme égoïste avec ses addictions au centre et pas grand-chose en périphérie. Cela ne fait pas rire plus que cela. Il n’y aucune étincelle là dedans. Le scénario et la réalisation sont toutes aussi paresseuses que le gaillard en question.
Sa jeune femme n’est pas des moindres, puisque c’est l’actrice ukrainienne Olga Kurylenko. La bombasse, ex mannequin, lui est tout dévoué et dit qu’elle l’aime. C’est curieux qu’on puisse être amoureux une grosse limace semi-débile, mais elle semble sincère. Lui s’en fiche un peu. Son horizon c’est la bière.
Elle tente de sortir ce gros lard de sa sédentarité ectoplasmique et de sa niaise autosatisfaction. Elle lui propose un voyage découverte au Chili. Il y va à contrecoeur, suite à une tractation. Il pourra garder son vieux combi hippy devant la villa somptueuse, même si cela fait tache dans ce quartier huppé.
Arrivé à Santiago il persiste dans son apathie. Il n’accompagnera pas son épouse dans une excursion dans un parc à lamas. Il a trouvé un petit livreur de cervezas.
La belle se fait kidnapper par une bande de jeunes maladroits. Ils sont totalement inexpérimentés. La maladresse, encore une ficelle comique qui ne fonctionne pas ici.
C’est leur premier pas dans le dark side. Ils réclament un million de dollars. Ce qui n’est rien pour l’ex vedette. L’argent arrive, mais il ne peut pas leur transférer. Les autorités américaines mettent leur veto. Elles ont pour consigne qu’aucun de leur ressortissant ne cède au chantage de supposés terroristes. Le chargé de mission américain est grotesque. C’est sans doute voulu en partie. Mais là c’est du grotesque dans du grotesque.
Les mauvais gags s’enchaînent avec un furieux goût de déjà vu. Le seul intérêt du film est de voir jusqu’à où Banderas peut se vautrer. Et croyez moi c’est vertigineux. Au point qu’il en devient une épouvantable caricature de … d’une sorte de Brice de Nice chantant. Le générique final nous administre une de ses prestations scéniques.
La prise de vue est somptueuse, mais cela c’est maintenant à la portée de n’importe quel navet.
Pas grand monde s’est donné la peine de critiquer le film. Je n’ai moi même aucun plaisir à descendre en flamme ce sous produit. En bon samaritain, je cherche juste à rendre service en vous évitant de tomber sur lui.
Il faut compter sur les doigts d’une (grande) main ceux qui l’ont vu. Selon la base de données de l’IMDB il aurait fait moins de 2500 dollars d’entrées. Les chiffres sont cruels mais justes.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gun_Shy
Antonio Banderas
Olga Kurylenko