Horizons lointains (1955) 7/10 Lewis et Clark, Sacagawea

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Un film d’aventure historique qui relate la conquête « administrative » de l’Ouest des Etats-unis.

La petite Amérique d’alors ne comporte grosso modo qu’un gros tiers à l’Est.

Le Président Jefferson rachète la grande Louisiane qui correspond au tiers central.

Malin, il envoie un petit détachement explorer les confins de cette nouvelle tranche de gâteau. Ils ont pour instruction de pousser plus loin, jusqu’au Pacifique.

C’est téméraire avec toutes ces inconnues, ces pièges de la nature et tous ces Indiens armés.

C’est l’expédition devenue mythique de Lewis et Clark.

Le scénario est teinté d’un brin de romantisme. Il met en avant les valeurs du conquérant et de la civilisation occidentale. On y trouve aussi un certain respect protecteur de la femme et des bons Indiens.

  • Les bons Indiens étant ceux qui acceptent d’être inféodés et les réfractaires sont bien entendu les méchants.
  • La femme étant une sorte de soubrette mineure, un joli ornement à la disposition des hommes.

Charlton Heston est passionné d’armes, en vrai comme au cinéma.

Ici, il joue le rôle de Clark.

Il campe un bel officier un peu rebelle.

Il tombe sous le charme de la belle Sacagawea, c’est à dire la « femme oiseau ». Elle est en quelque sorte la Pocanhontas du cru ou plutôt la Malinche. Celle, qui aida Cortes à la conquête du Mexique.

C’est une infortunée prisonnière d’Indiens du clan des méchants et « mariée » de surcroît à un Français intrigant et profiteur.

A 12 ans, elle lui aurait été donnée en échange de son aide à la tribu.

Une fois libérée par nos bons blancs, elle sera soumise à Clark.

Dans le film, elle partagera sa couche avec lui. Elle a 16 ans alors. Et bien entendu c’est elle qui l’attire dans son lit. D’ailleurs dans cet opus, l’actrice est bien plus âgée que cela. La morale est sauve ?

Cette jeune femme jouant des tribalités, aide son clan menacé. Ce petit groupe d’Américains les protègent les Indiens collabos en échange de leur soumission et de leurs bons offices.

Elle meurt à 24 ans. Elle est devenue une légende.

L’histoire vraie de cette jeune héroïne serait bien plus complexe que cela.

Elle est jouée par une blanche peinturlurée pour la circonstance, Donna Reed. Vu de maintenant, il y a toujours un côté comique à ces faux Indiens, ces faux Noirs et ces faux Asiatiques du cinéma d’alors.

Lewis est interprété par l’imposant Fred MacMurray. D’après le film, c’est un officier rigoureux et très apprécié par le Président. C’est le rocher dans la tempête, le commandant sévère mais bon de l’expédition.

Une rivalité existerait entre les deux hommes quant à une aristocrate qu’ils auraient tous deux souhaité épouser. De quoi pimenter le film.

On retrouve ici tout l’attirail des trappeurs. De quoi faire rêver les enfants de l’époque ! Je n’en n’étais pas – pas si vieux que cela !

On peut se moquer du colonialisme paternaliste du propos. Notre regard sur ces « conquêtes » a bien changé depuis.

Mais l’épuisante et castratrice bien-pensance de notre siècle nous amène tout naturellement à chercher à nous évader. Ainsi est fait l’être humain.

Et cela pourrait nous porter virtuellement vers des horizons lointains aussi politiquement incorrects soient-ils.

Le goût du péché !

https://fr.wikipedia.org/wiki/Horizons_lointains_(film,_1955)

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