Hot Fuzz (2007) 7/10 Simon Pegg

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C’est un film comique qui comporte plusieurs plans bien différents. Ce qui est rare dans ce genre qui habituellement privilégie la simplicité.

La drôlerie principale vient de ce Buster Keaton de la police, brillamment incarné par Simon Pegg, qui parce qu’il est le meilleur est parachuté dans un trou perdu. Enterrement de première. Pas de raison qu’il fasse de l’ombre aux autres à Londres.

  • Ce paradoxe de non-promotion des plus performants, n’est pas insensée dans nos systèmes outrageusement égalitaristes et coupeurs de têtes qui dépassent. J’ai vu cela de mes propres yeux.

Notre sympathique redresseur de tort est droit dans ses bottes et respecte le règlement à la lettre. La police est son unique maîtresse.

Mais ce village dans lequel il atterrit, cache bien son jeu. Ce n’est qu’en apparence, qu’il n’est qu’un havre tranquille, où rien ne se passe.

En réalité, il y a de nombreux meurtres déguisés en accidents.

On assiste à une double intrigue policière. Ce qui fait beaucoup pour un film qui a pour vocation à déverrouiller nos zygomatiques.

Un premier scénario mène à un patron de supérette qui a tout intérêt à empêcher l’installation d’un hypermarché. Et tout concorde. Mais notre fin limier se plante. Quoique que finalement, il n’a pas tout à fait tort.

Et donc l’affaire est plus complexe qu’il n’y paraît. Une bonne partie du village serait impliquée. Je vous laisse découvrir de quoi il retourne. Sachez juste que cette solution loufoque tient parfaitement debout, si on accepte de pousser à l’extrême certains raisonnements.

Les crimes sont en soi très rigolos. J’ai bien aimé la double décapitation et l’empalement inversé par un clocher d’église.

La justification finale de chacun de ces nombreux meurtres est franchement maline et hilarante.

D’autres plans se surajoutent à cela.

D’abord on assiste à une curieuse relation affective entre l’inspecteur muté et un de ces adjoints, qui est un gros balourd (Nick Frost). Et cet abord quasi sentimental se paye le luxe d’être chaleureux et plaisant.

De nombreux acteurs de premiers plans se livrent avec entrain à cette farce. En plus de Simon Pegg et Nick Frost, on retrouve avec plaisir Jim Broadbent et Timothy Dalton. Ils ont beaucoup d’aplomb et sont une belle illustration de cet humour anglais décalé. Plus ils sont sérieux et plus ils nous font rire. On sent qu’ils ont su relever le défi de ce périlleux passage au comique.

Le film démarre à l’anglaise, assez paisiblement mais sûrement, en nous laissant le temps de respirer et de comprendre. Mais il se termine dans un suffocant crescendo à l’américaine. C’est à dire dans une escalade de violence et de coups de feu, dans un rythme quasi insoutenable. C’est filmé alors comme dans le plus rapide des Mission Impossible. Le genre de daube où je sors avant la fin.

Pourtant dans ces dernières scènes, notre héros policier était parti faire le ménage très tranquillement sur un paisible cheval, façon shérif. Du contraste, toujours du contraste !

La réalisation, qui parodie un peu tout ce qui bouge, en fait certainement un peu trop (cela dure deux heures quand même). Mais on lui pardonne car c’est plutôt intelligent et surtout distrayant.

Le risque de ces productions, c’est qu’elles deviennent un jeu d’esprit désincarné, à peine dissimulé sous des cascades comiques. Ici grâce à l’épaisseur des acteurs, on a su éviter cela… mais finalement de très peu.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hot_Fuzz

Simon Pegg
Nick Frost
Jim Broadbent
Timothy Dalton

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