Indian song (1975) 2/10 Duras

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« Jusqu’à quand donc, Marguerite Duras, abuseras-tu de notre patience ? » (*)

Cette « intellectuelle » avinée s’est plantée régulièrement et lamentablement.

C’est vrai dans ses partis pris politiques, comme dans ses interventions délirantes. Je pense ici en particulier à l’affaire Grégory, où très imprudemment, elle a tiré à vue sur la mère en deuil, Christine Villemin.

Mais pas seulement. Ces livres sont bien plus médiocres qu’on ne le pense.

Elle a réussi à cacher cela, grâce à son bagout, sa suffisance, ses attaques incessantes et la complaisance médiatique pour tout ce qui fait du bruit. Et puis on doit la confondre avec l’autre Marguerite, l’estimée Marguerite Yourcenar.

Voilà qu’en 1975, elle sévit aussi au cinéma. Elle aurait mieux fait de s’abstenir, plutôt que de porter incestueusement à l’écran, sa propre pièce de théâtre. Et qu’est-ce qui lui a pris de croire qu’elle pouvait aussi se lancer dans la réalisation ?

Résultat, une œuvre constipée, lente, verbeuse, avec des prises de tête pseudo-poétiques. De l’intellichiant dans toute son étendue. Et dieu sait que cela peut aller loin.

Il ne faut pas cacher derrière son petit doigt. Il faut appeler un chat un chat. Fini la dictature de ces gens là. Quelle foutue insolence, pour ce col roulé, d’oser nous imposer une fois de plus son éléphantesque égo !

C’est une prétention extraordinaire que de nous jouer à nouveau la partition fumeuse, de l’hermétisme abscons, avec ses facilités de superbe incomprise. Cette arnaque à deux balles, qui fait que moins il y aura de public, plus cela flattera cet élitisme de pacotille.

Ces foireux – elle n’est pas la seule à cette époque – ont juste réinventé le mouvement perpétuel. Du rien qui nourrit du rien. Un moteur créatif qui se contente de marcher à vide, en se fichant bien des règles élémentaires de la physique, et ici de la plus élémentaire physiologie du spectateur. Même les Kardashian font mieux de nos jours.

C’était une époque marquée par le terrorisme intellectuel. Marguerite – beau nom pour une vache – voulait avoir sa place à côté d’un Lacan ou d’un Sartre. Elle nous dit en substance : voilà mes cocos, jusqu’à où je peux vous emmener et quel supplice je suis capable de vous infliger, sans que vous puissiez broncher – c’est l’époque qui veut cela – Moins vous comprendrez, plus vous allez être contraint de croire que je suis géniale. Cocu et content de l’être, c’est tout le bien que je vous souhaite.

Le film ? Quel film ? C’est juste un barbant monologue de voix off, qui se veulent inspirés. Avec quelques acteurs muets, et qui bougent tristement. Ce n’est pas en fermant sa g***, qu’on rend les choses plus claires. Delphine Seyrig et Michael Lonsdale se sont prêtés à cette mascarade.

Du déjà vu. C’était quand ? C’était L’année dernière à Marienbad (ou plutôt en 1961, avec la même Delphine Seyrig). Tiens, voilà que je m’y mets moi aussi aux jeux de mots lacanisants.

Mais surtout, ces mages de la déconstruction (démolition!) n’ont pas eu le courage de se mettre vraiment à poil. Littéralement, tous nus devant nous, comme l’a osé le Living theater (**). C’est tout la différence entre un art vivant et ce cinéma proprement mortel. A la poubelle, ce rat mort artistique, sans queue ni tête.

Le suivisme critique d’alors s’est illustré une fois de plus, en octroyant sans sourcilier, le prix de l’Association Française du Cinéma d’Art et d’Essai à Cannes et le Grand Prix de l’Académie du Cinéma. Mais, croyez-moi, il y a encore peu de voix actuellement qui ont le courage de s’élever contre cette totale imposture.

Même le replay de ma box en a eu assez. Le film a planté au beau milieu. Impossible de le redémarrer. On ne remercie pas assez les ficelles électroniques de notre destinée.

Wikipédia nous relate ceci, qui n’est pas faux du tout :

  • L’humoriste Pierre Desproges la décrit quant à lui dans ses Chroniques de la haine ordinaire comme la « papesse gâteuse des caniveaux bouchés », une « apologiste sénile des infanticides ruraux » qui n’écrit que des « feuilletons de cul à l’alcool de rose » et, aussi, « Marguerite Duras, qui n’a pas écrit que des conneries. Elle en a aussi filmé. »

(*) Le brave Cicéron ne l’aurait sans doute pas raté non plus : « Quousque tandem abutere, CatilinaDuras, patientia nostra? »

(**) Living Theater : Julian Beck, Judith Malina et leur troupe sont même passés réveiller les esprits, dans notre bonne vieille ville de Mulhouse en 1969. J’y étais. Ça c’était un sérieux remue méninge, une prise de risque. Du vrai tord boyaux. Rien à voir avec la soupe à la grimace de la mère Duras.

https://en.wikipedia.org/wiki/India_Song

Delphine Seyrig
Michael Lonsdale
Mathieu Carrière
Claude Mann
Vernon Dobtcheff
Didier Flamand
Françoise Lebrun

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