La Justice des hommes est un film de 1942, qui est assez bêta. De la pâtée pour ce peuple procédurier, consommateur de drames judiciaires.
On le doit à George Stevens. Un réalisateur certes prolifique, mais assez oublié de nos jours. Il a pourtant engrangé deux Oscars :
- Meilleur réalisateur pour Une place au soleil, un mélo outré et somme toute pas très convaincant. On note pourtant la présence de Montgomery Clift en arriviste assassin et Elizabeth Taylor en potiche qui minaude.
- Meilleur réalisateur pour Géant une saga pétrolifère avec Elizabeth Taylor, Rock Hudson et James Dean.
The Talk of the Town ou La Justice des hommes est un combat contre l’injustice, visant à sauver un Cary Grant accusé à tort. Mais l’intrigue est tellement fabriquée qu’elle en devient grotesque.
Grant le fugitif, menacé d’une condamnation à mort, se réfugie chez une ancienne camarade d’école jouée par Jean Arthur. Ces deux là en font trop, en tant qu’écervelés et en tant que personnages conscients du danger. Deux positions antipodales difficiles à concilier.
- Jean est une interprète fadasse et Grant se contente de nous faire son numéro semi-comique habituel.
Et comme par hasard, la donzelle favorable au présumé coupable, va aussi héberger Ronald Colman. Un gaillard collet monté, qui est promis à un poste de juge à la cour suprême. Rien que cela. Le hasard fait bien les choses. Merci à Sainte Véronique, patronne de l’audio-visuel.
Une bonne partie du film consiste à empêcher cet homme de loi aguerri de se rendre compte que Grant est cet homme recherché. Puis il y a forcément un vaste étalage d’états d’âmes.
Mais comme il est bousculé par la bonne foi apparente de Cary et l’insistance de Jean, il fera l’effort de comprendre ses arguments.
La leçon sous-jacente, ou plutôt le prêchi-prêcha, consiste à nous « révéler » que la justice des hommes peut se tromper et qu’il n’est jamais trop tard pour le reconnaître. Vu que ce sont des hommes en chair et en os, avec des sentiments et tutti quanti, qui sont parfois victimes d’erreurs judiciaires. On croit rêver devant tant de naïveté (feinte sans doute).
En « réalité », Grant n’y est pour rien. La manipulation criminelle est ourdie par un couple. Ce stratagème est vite découvert, puisque le mari supposé mort dans l’incendie volontaire, est toujours vivant. C’est gros comme une immense sardine marseillaise. On a à l’évidence un scénario bâclé. Le pire c’est que c’est tiré d’un livre !
En toile de fond, il y a la dispute cordiale entre ces deux hommes, Grant et Colman, qui convoitent la peu appétissante Jean Arthur. S’en suit un autre suspense à multiples rebondissements pour savoir qui empochera la mise (la miss). C’est barbant à souhait. Cela dure deux heures. Je baille.
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Justice_des_hommes
https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Stevens
https://fr.wikipedia.org/wiki/Une_place_au_soleil_(film)
https://en.wikipedia.org/wiki/A_Place_in_the_Sun_(1951_film)
https://en.wikipedia.org/wiki/The_Talk_of_the_Town_(1942_film)