Kajillionaire (2020) 6/10

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« Moi, j’ai dit bizarre ? Comme c’est bizarre… »

Un titre bizarre pour les francophones, pour un film bizarre. En argot américain les kajillions sont des millions au-delà du pensable.

Une blonde de 26 ans se comporte bizarrement. Celle qu’incarne Evan Rachel Wood est totalement repliée sur elle même, elle paraît presque autiste. Elle obéit sans broncher aux consignes délictueuses de ses géniteurs, qui sont encore plus bizarres qu’elle. Sous prétexte d’anticonformisme, ils s’affranchissent de tous devoirs affectifs. Ils l’obligent même à partager leurs « valeurs », basées sur le vol.

Ses parents l’ont appelé bizarrement Old Dolio, du nom d’un clodo qui a gagné au loto. L’histoire que cela leur porte chance. Ils vivotent de combines plus ou moins inventives. Ils vivent tous les trois dans un espace envahi régulièrement de coulées de mousse. Volà un cadre on ne peut plus … bizarre.

Le père joué par Richard Jenkins est particulièrement retors et manipulateur. Debra Winger est méconnaissable dans ce rôle de maman indigne et claudicante.

Ils sont pris à la gorge, il faut payer les arriérés de loyer. Malgré leur baratin, ils n’arrivent plus à faire patienter le propriétaire hypersensible et bizarre du local. Avec des tickets gratuits pour un vol à New-York, ils organisent une combine de bagage perdu pour récupérer 1500 dollars.

Chemin faisait, il tombe sur une jeune porto-ricaine qu’ils finissent par embarquer dans leurs arnaques. Ils lui donneront même la priorité. Gina Rodriguez campe cette fille normale et bienveillante. A l’opposé du trio.

La latino va gagner très progressivement la confiance de la sauvageonne. En fait, si la brunette suit le groupe, c’est qu’elle n’a d’intérêt que pour sa congénère décolorée.

Des épisodes de séismes californiens de petite magnitude vont rythmer les petites escroqueries de la bande des quatre. Un d’entre eux, plus violent, servira de révélation à la pauvre fille. Après une sorte de parcours psycho-pathologique résolutif, elle arrivera à peu près à s’émanciper. Elle aura quand même du mal à bannir définitivement ses parents toxiques. L’hispanique basanée, qui la convoite plus qu’affectueusement, s’y emploiera.

Les parents, sentant leur fille leur échapper, lui feront un anniversaire on ne peut plus bizarre. Il y aura 17 cadeaux de rattrapage pour les cérémonies qu’ils n’ont pas fêtés. Ils en font trop. C’est attirant mais suspect.

Et comme in fine ils vont embarqués tous les biens des petites, il sera facile de démontrer leur perversité et leur absence de scrupule, même pour la chair de leur chair.

Les deux jeunesses délivrées, finiront par se bécoter amoureusement dans la supérette du coin.

En se faisant rembourser les 17 cadeaux, elles se rendront compte que la somme correspond pile poil à la part de l’ex schizo sur l’arnaque à l’assurance (1/3 du butin). A défaut d’être des parents aimants et normaux, au moins sur ce coup, on peut considérer qu’ils ont au moins été réglo.

Il n’y a pas de message là dedans. A prendre pour ce que c’est, juste un petit amuse gueule en forme de bizarrerie para-psychanalytique, qui se donne des airs de cinéma d’auteur. D’ailleurs il démarrera à Sundance, c’est le sort de l’expérimental et de ce qui fait semblant de l’être.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Kajillionaire

Gina joue le personnage principal du notable Miss Bala : https://fr.wikipedia.org/wiki/Miss_Bala_(film,_2019)

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