King Kong (2005) – Naomi Watts 3/10

Temps de lecture : 3 minutes

Voilà un film affreusement long (plus de 3 heures) et totalement indigeste.

Revu ici :

A la base, cette resucée s’inspire très fortement de la version référence de 1933. Celle qui a pourtant été remaniée de manière honorable dans dans le Kong de 1976 avec Jessica Lange – et bien entendu dans plusieurs autres versions – Il fallait tenter de minimiser le ridicule non assumé du premier opus.

Mais cette “oeuvre” de 2005, qui se veut un retour aux origines, échoue totalement, tant elle est mal géréé et s’encombre de ces fioritures en tous genres et parfaitement inutiles. Cela en devient un spectacle de parc d’attraction, façon Maison Hantée +++.

Comme le veut le premier film, on assiste d’abord à l’exposé d’un New-York des années 30 ravagé par la grande crise. Ce sont des scènes de mendicité et tout le tralala, qui donnent dans le Dickens. Nous montrer une telle pauvreté caricaturale serait certes intéressant dans le cadre d’un Steinbeck, mais là ici c’est une bien trop grosse machinerie, pour juste nous dire que l’héroïne est sur le point de prendre n’importe quel emploi.

Et le fait que le film se complaise dans cette pseudo-compréhension de la misère, avec un budget de 280.000.000 dollars dévolu à une simple distraction, peut prêter à sourire de nos jours.

L’outrance persiste à tous les étages. Et il faut voir les mines d’effarés en permanence des protagonistes. On se croirait au temps du plus mauvais muet. Et comme cela ne semble pas assez expressionniste aux auteurs, on rajoute une surlignement de la bande son, qui à force bouffe littéralement nos nerfs.

L’idée est d’essayer de nous en mettre plein la vue et plein les oreilles. Mais à force d’excès crescendo, de boursoufflures en tous genres, on devient vite indifférent. Autant le dire tout de suite, je n’ai par réussi à tenir jusqu’à la fin.

Un fois King-Kong trouvé. Notre créature simiesque au tempérament joueur, kidnappe l’héroïne et l’agite dans tous les sens pour lui faire subir nombre de turpitudes aériennes et terrestres. Il ne faut pas être expert en biomécanique pour se rendre compte que c’est plus que ce que peut endurer n’importe quel corps humain. Naomi est une princesse faite de chair et de sang, pas de plaxmol.

On voit bien que le réalisateur n’a rien compris. Cette scène du tête à tête agité, est de tout temps le clou du spectacle. Elle devrait nous montrer l’érotisme transposé de la Belle et la Bête. Ici c’est juste une gymnastique gesticulante et improbable.

Le pire est à venir. Notre grand mi-singe mi-je-ne-sais-quoi, est jugé insuffisant pour effrayer le spectateur. Pour tenter d’égayer le lassant long-métrage, on se permet donc de rajouter des monstres ante-diluviens, sur terre, dans les airs, dans les eaux. Ce sont des tricératops, des diplodocus, des monstres aquatiques tout aussi gigantesques, des insectes géants et bien d’autres amuses gueules. C’est une nette surenchère par rapport au récit de 1933.

  • Quel exploit que de réaliser de tels monstruosités 3D qui fassent penser à des baudruches en caoutchouc. Leur irréalité dépasse n’importe quelle autre fiction.

Et quand on assiste à la fuite éperdue de dizaines d’immenses dinosaures, qui se déplacent à toute blinde dans un tout petit défilé, avec juste de petits interstices entre leurs jambes, en se cognant les uns aux autres, on est surpris par l’inintelligence du plan.

Mais ce n’est rien encore, car il faut voir nos héros et antihéros courir sans grands dommages entre ces quadrupèdes massifs et ces bipèdes voraces, qui déjà ne se laissent aucune place entre eux. Et pourtant les personnages principaux s’en sortent et sauvent même les cameras qu’ils tiennent à bout de bras.

  • Même les plus indulgents d’entre nous seront pris d’un fou rire. Je pense ne jamais avoir vu une scène si stupide de ma vie de cinéphile.

Et que dire de la forme. Ils ont réussi l’exploit de faire des images de synthèse qui donnent l’impression de carton-pâte. Même les rochers, qui semblent vouloir montrer le côté maléfique de Skull Island, sont grotesques. Et que dire de ces construction cyclopéennes maladroites qui abritent ces autochtones aux yeux révulsés…

Les images sont outrageusement colorisées et saturées. Et il n’y a pas que cela qui fait penser à de la mauvaise BD. Le scénario est tout aussi puéril et trop lourdement démonstratif en raison d’une surdramatisation permanente. On à l’impression qu’ils s’adressent à des malcomprenants.

  • Mais je sais que pour se défendre nos concepteurs prétexteront le respect de l’oeuvre originale.

Les acteurs ne sont pas de reste. Et même les talentueux Naomi Watts, Jack Black et Adrien Brody pédalent dans la choucroute. C’est dire le désastre.

Un film aussi écœurant qu’une pièce-montée trop grasse et trop sucrée et qui seraient confectionnée avec les plus mauvais ingrédients possibles. Le quantitatif a définitivement remplacé la qualité.

Et pour cela, on parle du plus gros budget de tous les temps !

Pincez-moi !

Ce nanar qui sonne aussi faux qu’un Disneyland, a obtenu l’Oscar du Meilleur mixage de son, l’Oscar du meilleur montage, l’Oscar des meilleurs effets visuels. Les dés sont manifestement pipés.

https://fr.wikipedia.org/wiki/King_Kong_(film,_2005)

Naomi Watts
Jack Black
Adrien Brody
Thomas Kretschmann
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Jamie Bell
Andy Serkis

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