La bataille pour la Mairie de Paris 2020. Boules puantes

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Boules puantes.

Villani atteint de la maladie d’Asperger ou non ? Ce candidat atypique, en lavallière de surcroît, semblait tout droit sorti du 19ème siècle. D’aucuns se sont posés des questions. Sa réponse/non-réponse fut habile « Je ne sais pas, je ne me suis jamais fait diagnostiquer, et qu’est-ce que ça changerait ?

L’insubmersible (nec mergitur) Rachida Dati, a eu son lot à la grande époque de l’inquisition sur la paternité de son enfant. En 2019, c’est la bagatelle d’un cadeau de 600,000 euros par Renault (Ghosn?) qui a fait mauvais effet. Mais comme elle pourrait signifier un symbole de la résurrection de la droite, au moins dans son camp, les critiques s’effacent un peu. Les médias la préservent, car ils voient déjà le story telling d’une Jeanne d’Arc sur grand écran.

Le pauvre Griveaux ! Le regard vide, la parole mécanique, les mouvements de marionnette, longtemps je me suis demandé si ce n’était pas un androïde. Le fait qu’il ait eu une histoire imprudente mais sexuée, devrait le rapprocher du genre humain !

Que nenni ! Il réagit comme n’importe quel robot technocrate. En faisant semblant de sacrifier son futur à la tête de Paris (compromis bien avant), il ne fait que de tenter de sauver, ce qui importe vraiment, c’est à dire son ancienne aura gouvernementale et la réputation de Macron. Le président Macron n’étant déjà pas très réputé comme chef de casting, il ne manquerait plus que cela !

Maintenant, il faut compter sur Buzin. A peine sa candidature annoncée, une avalanche de propos négatifs lui est tombé dessus. Du jour au lendemain, celle qui avait un parfum de compétence, se trouve reléguée dans l’enfer médiatique. Les portes paroles des oppositions, ont tiré directement à la mitrailleuse. Ils savent que leur travail de démolition sera apprécié et amplifié par l’ensemble des médias. On en est là.

La paille et la poutre.

J’ai dit au tout début, que dans le fond, ces élections parisiennes d’intendance ne devaient pas chambouler nos vies, nous qui sommes hors les murs. Ce n’est pas tout à fait vrai. Les soubresauts dont on vient de parler n’ont certes pas grand intérêt. C’est bien entendu l’écume des choses.

Par contre les tentatives des grandes métropoles, de nous transformer en végétariens à vélo (formule qui serait de Viktor Orban) peuvent nous faire nous interroger. Ce mouvement bobo-écolo est éminemment parisien au départ. Puis, il nous contamine de proche en proche.

Ces manœuvres sournoises et démagogiques, sont conduites par des fanatiques de l’immobilité, des réactionnaires au sens propre. Avec en arrière plan, une crainte de tout ce qui va plus vite qu’eux, et une théorie de la décroissance. On peut rajouter qu’en tentant d’imposer les nouveaux interdits sur le corps et les consciences, ils s’arrogent le pouvoir des prêtres. Hidalgo, pour ne citer qu’elle, a même tenter d’interdire les modestes feux de cheminée dans sa ville. Et pourquoi ne pas prohiber les bougies et les allumettes. L’interdit castrateur poussé à l’extrême.

Ces éléments importants ne sont ni commentés, ni débattus. Les mantras de la biodiversité et autres schmilblicks, nous sont assenées en permanence comme des vérités indiscutables. Personne ne fait plus gaffe… et demain, totalement anesthésiés, on se réveillera sans doute dans un monde à contresens.

Panem et circenses et tutti quanti.

Le bon peuple romain, quand ils réclamaient des jeux de cirque, c’était en fait pour les mises à mort. On n’en est pas loin avec le cirque médiatique.


Va-t-on payer un jour, cette création de toutes pièces d’un « besoin » d’information ? Que restera-t-il de ce teasing malfaisant basé sur des attaques « ad hominem », la chasse à l’homme politique qui est supposé ne rechercher que son propre intérêt. Ce journalisme évite le fond. Ils ne posent des questions que sur le passé ou le devenir personnel de nos élus. Il privilégie sondages sur les personnes et les intentions de vote. Les idées, les projets, tout cela n’est qu’au second plan.

La volonté d’abaisser les puissants, de contester l’autorité, atteint en ce moment des sommets. Les journalistes se flattent de poser des questions embarrassantes. Mais c’est pure facilité. Pas besoin de connaître les dossiers compliqués, dans ce traquenard de la déstabilisation et de la recherche des petites phrases. La grande peur de cette caste est de paraître complaisant, d’avoir l’air de servir la soupe. Pris à leur propre piège, il y a peu de chances qu’ils sortent de sitôt, de leurs postures agressives.

La logique de la dominance des « faits divers » fait le reste.

Les grands pontes bolcheviques, passé l’idéalisme des débuts au service d’une information pure et éducative, avaient compris cela. Après un petit moment de journaux purement didactiques, ils ont vite réintroduit les faits divers, cet opiacé du peuple.

La main mise actuelle des moralistes de la petite histoire, n’est pas sans danger.

On voir refleurir à tous les coins de rue, les bigots traqueurs de supposés faux-pas. Il paraît que maintenant, aucun ministre n’ose aller se baigner à la plage, car on pourrait dire de lui qu’il se la coule douce, pendant que le bon peuple trime. On en est à ce point de la scénarisation ! L’homme ordinaire est aussi concerné. Bientôt un homme seul ne pourra plus prendre l’ascenseur avec une femme seule. Et inversement !
La mobilité formelle, celle des transports réels, est déjà bien attaquée, par les nouveaux prêtres. A présent, on s’en prend à notre mobilité sociale et nos transports affectifs. Nous sommes tous suspectés de mauvaises intentions. Le big brother qu’on nous avait prédit, c’est les autres (sur la musique de « l’enfer c’est les autres »)

Avion en panne.

Nos politiques n’ont plus envie de piloter le Boeing 737 Max du pouvoir. L’avion est déjà passablement déglingué et il lui manque ses 4 moteurs. Je m’explique. Que peut-il espérer, cet homme (ou femme) politique qui doit brider l’attrait sexuel que procure le pouvoir (1), qui doit renoncer à l’argent (2), à la notoriété (3) ou à l’impact social (4) ? Cet avion désincarné va se cracher sur le vieux monde.

A moins qu’il ne soit repris, comme cela semble être le cas ici ou là, par de dangereux clowns qui se contentent de mettre les rieurs de leur côté, de flatter l’instinct et de privilégier le « sens commun ». L’alternative étant de laisser le pilotage à des Ayatollahs coincés, des prohibitionnistes de tous poils, des hommes (femmes) providentiel(le)s monomaniaques. On sait le danger qu’ils représentent.

(*) C’est ce qui a fait le succès des Kardashian. Du vide qui finit par faire boule de neige en attrapant par ci par là quelques poussières d’exposition médiatique. Et au final une notoriété bien réelle… basée sur du rien. C’est quasi de l’art pour l’art.

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