La Belle Noiseuse. Avis. Béart nulle. Insulte au cinéma. Omerta de la critique. 3/10

Temps de lecture : 4 minutes

Jacques Rivette est l’exemple même des cinéastes surfaits. Il est indissociable de ce climat malfaisant d’un intellectualisme heureusement révolu.

Son film est maniéré et prétentieux. Le d’après Honoré de Balzac : Le Chef-d’œuvre inconnu, ne fait pas illusion une seconde. Cette usurpation a même le don de me rendre plus méchant.

C’est insulter les spectateurs que de se permettre des les ennuyer avec du vide pendant près de 4 heures.

Le film n’a qu’une seule idée, tout le reste est « ambiances ». C’est d’ailleurs encore un des maux du cinéma français.

Michel Piccoli nous fait est un vieux peintre renommé, qui n’a plus trop d’inspiration. Il a laissé en plan sa Belle Noiseuse. Un tableau qu’il a démarré alors qu’il était encore passionné par sa femme ; dix ans plus tôt ; Sa compagne est jouée par une Jane Birkin qui a en effet perdu pas mal d’attrait. Où est la magnifique coquine de La Piscine ?

Le jeune confrère David Bursztein a lui une compagne toute fraîche. C’est la crispante Emmanuelle Béart. Moi elle ne me fait aucun effet. Mais cette donzelle pourrait bien ré-insuffler le goût de la création à Piccoli.

D’où quelques interactions entre les égos, les rivalités artistiques et les rivalités sentimentales.

Il n’y donc pas la matière pour remplir 240 minutes.

Et rapidement ce visionnage devient un véritable supplice. Contrairement à la doxa docile, cette lenteur n’a rien d’une expérience fondamentale. Cela tient plutôt d’un réalisateur qui ne sait pas resserrer les boulons et rythmer efficacement son propos. Il y a là de l’incompétence, de la paresse, du mépris ; c’est tout. Cette soit-disant «  création filmique », c’est du pipeau. D’ailleurs ce niais ne donnait même pas le scénario ou le texte à ses acteurs. Cela peut se prendre à tort pour une stimulation du « jouer vrai » alors que c’est juste de l’indigence et de l’impréparation.

Emmanuelle Béart nous fait son sempiternel personnage de mutine aguicheuse. Mon dieu qu’elle joue mal. Pour maintenir l’attention, il ne reste plus qu’à la dévêtir façon page centrale du magazine Lui en son temps. Mais dans le périodique, une minute suffit pour se faire une idée… et encore. Elle ne devient ce modèle qu’après une longue heure. Et elle pose pendant au moins une heure trente à partir de là.

Michel Piccoli tente de nous convaincre que les croûtes qu’il manipule sont de sa main et qu’il s’agit d’œuvres géniales. On est dans la très habituelle convention mensongère de cinéma. Lorsque cela ne dure pas trop longtemps, on passe l’éponge. On a compris l’idée. Mais quand c’est fait de manière si longuette et que l’on s’appesantit là dessus, cela tient de la stupidité de réalisateur. Osons le mot !

Au début des années 90 on vivait encore sous l’ère des grands prêtres de la culture. Les Sartre, Lacan and co étaient passés, mais la génération suivante rêvait de posséder leur emprise. A défaut d’avoir du fond à produire, ils ont tenté de revêtir leurs habits sacerdotaux.

Et dans leur entre soi, ces farceurs se passait la pommade. Le public ne suivait pas ? Tant mieux, cela confortait leur croyance à leur propre élitisme.

Les seuls éléments intéressants sont les images du sud. C’est joli comme un guide touristique.

Le désastreux Jacques Rivette a eu le Grand Prix du jury au Festival de Cannes, et le prix Méliès par la suite. En fait c’est le public qui s’est tapé ce film consternant de bout en bout qui aurait mérité une médaille.

Le cinéma peut être innovant et prendre des risques. Ce n’est pas là le problème. Il n’y a pas là un prétendu combat des anciens et des modernes. Le cinéma de Rivette n’est pas une rupture par rapport à l’académisme, c’est juste une voie de garage inintéressante, un des derniers soubresauts ciné de la stérile “modernité”. D’ailleurs fort heureusement il n’a pas fait de petits.

Que la critique peut être conventionnelle dans sa manière de vouloir se distinguer ! Quelle bêtise généralisée ! On en paye encore les conséquences de nos jours avec des films français d’autant plus « ambiancés » qu’ils n’ont pas la moindre intelligence.

Ce cinéma français nombriliste, qui manie encore le nom de Rivette comme un totem, est mort. Mais la caste au pouvoir médiatico-artistique ne le sait même pas. Alors que dans une grande partie de l’Europe on assiste à un sursaut considérable.

Même Le Monde s’est laissé prendre à l’époque. Avec le Grand Prix du jury, le journal voit une injustice réparée pour notre réalisateur qui aurait été touché précédemment par la censure politique. Il s’agit donc d’une distinction honorifique pour le laisser pour compte de la clique de la nouvelle vague plus que d’une reconnaissance de son talent propre.

On est dans la farce généralisée. C’est Le Roi nu de Hans Christian Andersen. Tout le monde prétend qu’il porte de beaux habits mais il n’a rien sur lui. 30 ans après, il serait temps de rompre ce pacte de la médiocrité.

Le Haut bas fragile de 1995, du même cinéaste, ne m’avait pas du tout impressionné. Ce gus avait prétendument fait partie de la Nouvelle Vague. En fait il partageait avec cette équipe le fait d’avoir été critique de cinéma. Il a même dirigé les Cahiers du cinéma ! Ce regard extérieur ne l’a pas aidé contrairement à bien d’autres : Éric Rohmer,  François Truffaut, et même le petit Claude Chabrol ou le discutable Jean-Luc Godard, sont d’une autre trempe.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Rivette

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cahiers_du_cin%C3%A9ma

https://www.lemonde.fr/archives/article/1991/08/29/la-belle-noiseuse-un-film-de-jacques-rivette-le-chef-d-oeuvre-reconnu_4035993_1819218.html

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