Médiocre « téléfilm ».
Je supposais qu’il n’y avait pas de mauvais Simenon.
Et j’espérais qu’il n’y ait pas de mauvais Amalric.
Alors comment cela se fait-il, que ces bons ingrédients soient à l’origine de cette sorte de médiocre téléfilm ?
Dans ce thriller, c’est Simenon qu’on assassine.
Passe encore sur le procédé qui consiste à découvrir l’intrigue par petites touches mesurées, jusqu’au verdict final.
Mais comme c’est mal ficelé, l’exercice frise l’incohérence. Du coup, cela devient troublant pour l’esprit géométrique, de constater qu’avec des charges aussi faiblardes, le personnage masculin se retrouve aux assises. Sans doute que dans le livre, l’histoire devient crédible, car elle est montée avec l’esprit de finesse, façon filet qui se referme. Ici, non.
Et finalement, c’est mal joué. On ne ressent pas la force amoureuse des prétendus coupables. Cet amour à mort est bien plat. Cette passion brûlante frise les moins vingt degrés.
La flicaille a l’air de s’ennuyer. Nous aussi.
Et comme d’habitude, ce cinéma français en panne d’imagination, meuble avec des états d’âmes complaisants, de la mélancolie à 4 sous, et un fond musical envahissant.
Les plans frigorifiques et désolés sont trop longs. La musique est archi-conventionnelle, soit pianoteuse, soit violoneuse. Elle ne fait que contribuer à enfoncer ce navet prétentieux.
Morne film, et Waterloo supplémentaire du cinéma hexagonal.
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Chambre_bleue_(film)
Mathieu Amalric
Léa Drucker
Stéphanie Cléau
