Cela s’appelait La grande Frousse, lors de la sortie en 1964. Ce fut un bel échec commercial.
A part quelques exceptions, Jean-Pierre Mocky n’est pas un réalisateur très plaisant. Ce franc-tireur est plutôt connu parce qu’il a fait du bruit autour de sa personne. D’ailleurs il ment effrontément.
Son humour est distancié et manque singulièrement d’empathie et de générosité, ce qui le rend assez désagréable en général. Mais cela peut convenir à certaines situations, comme dans Un drôle de paroissien ou Le Miraculé.
Au début, il a su convaincre de grandes et moyennes pointures de jouer pour lui, comme ici avec Bourvil, Francis Blanche, Jean-Louis Barrault, Jacques Dufilho, Jean Poiret, Raymond Rouleau, Victor Francen, Philippe Castelli… Mais à la longue tout le monde l’a fui.
Dans cette histoire qui n’a ni queue ni tête, le policier Bourvil fait la chasse à un évadé qui a survécu à l’échafaud. Non pas pour le remettre en prison, mais par générosité, pour l’empêcher de commettre d’autres grosses bêtises, qui lui ferait « perdre la tête ».
Cet énergumène est facilement identifiable puisque c’est « un ivrogne frileux, chauve ou portant perruque, et qui déteste le cassoulet ». Ce pedigree donne lieu à un lassant comique de répétition.
Il finit par être localisé à la campagne.
Tout le monde est bizarre, dans ce village perdu, où la bête « la bargeasque » fait régner une indicible peur. Mocky nous fait le coup de la moquerie grinçante sur les péquenauds et les beaufs de province.
L’enquête piétine. De nombreuses personnes meurent. L’inquiétant Jean-Louis Barrault est suspecté. Mais d’autres comme Francis Blanche, Jacques Dufilho, Victor Francen, René-Louis Lafforgue, Raymond Rouleau … sont tour à tour dans le collimateur. Ce qui donne l’occasion de numéros comiques forcés, à base de tics et de tocs. Mocky n’hésite pas non plus à caricaturer l’alcoolisme, les efforts de bègue et la bêtise convenue des forces de l’ordre. C’est assez pitoyable.
Et bien entendu ces crimes sont l’œuvre de la personne la plus insoupçonnable, incarnée par Véronique Nordey, la douce secrétaire de mairie.
Nos deux Belges Victor Francen (1888) et Raymond Rouleau (1904), dont les physiques et phrasés s’avèrent facilement identifiables, sont clairement de vieux acteurs échappés du monde d’avant.






https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Cit%C3%A9_de_l%27indicible_peur
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pierre_Mocky
https://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Rouleau
