La Croisière du Navigator n’amuse pas. Critique. Buster Keaton, Kathryn McGuire. 4/10

Temps de lecture : 3 minutes

L’ami Buster Keaton semble si constant dans ses expressions. Pourtant, il montre pas mal de bas et quelques hauts, quand il s’agit de réalisation.

Après plusieurs impressions plus que tièdes, pour ne pas dire mauvaises, j’ai été séduit par son Sherlock-junior. Et j’ai envisagé une sérieuse réhabilitation.

Et puis je suis tombé sur sa Croisière du Navigator. Ce n’est pas un bon film. Il manque singulièrement de charme et d’inventivité réelle. Notre « pote » (buster) s’est attelé à sa tâche avec une méticulosité de tâcheron.

D’abord le film nous montre Buster en un affreux gosse de riche qui s’ennuie à mourir malgré sa fortune. C’est bien conformiste et démagogique, tout ce barnum là.

Il voit passer des « noirs » qui convolent et donc il décide de se marier immédiatement. La pauvre Kathryn qui habite la maison d’en face, rejette la demande, sans même y réfléchir. Nous on sait que ce n’est que partie remise. Totalement prévisible ce scénario là.

Puis il débite l’ensemble des rares possibilités matricielles, permises par un paquebot à la dérive, lorsqu’on y est seul avec sa probable dulcinée. Pas grand-chose à faire en réalité. Mais tous les rares possibles y passent et ce n’est pas fin du tout.

Les gags s’enchaînent, mais ne déclenchent pas l’enthousiasme. C’est du niveau farce… en plus triste.

  • lassantes courses poursuites sur tous les ponts
  • café à l’eau de mer
  • boites de conserve inouvrables
  • déjeuner avec des ustensiles géants de collectivité plutôt que des couverts à taille humaine
  • chaise longue qui n’arrête pas de se plier
  • « noirs » des îles lointaines forcément cannibales…
  • capture de la « belle » façon Kong à Skull Island, mais sans le monstre tout de même
  • scaphandre pour lequel inévitablement il y aura le coup de la panne d’air
  • drapeau équivoque… qui signifie quarantaine
  • canot qui forcément va couler
  • sous-marin de la dernière chance
  • chutes en tout genre

Déjà pour se retrouver « par hasard » sur cette même, embarcation vouée à une guerrière destruction, il en faut des coups du sort synchronisés. Pas crédible du tout.

Et puis l’argument conflit mondial est curieusement mis de côté. On s’épanche là dessus au générique de début, au point de nous faire la leçon, mais cela n’intervient pas dans la « croisière » elle-même. Oublié ?

La Kathryn McGuire de Sherlock-junior, revient ici ; toujours aussi fadasse.

Ce supplice ne dure qu’une heure et pourtant que cela paraît long !

Ironie du box-office, la fade Croisière du Navigator fut le plus grand succès de Buster Keaton, alors que le très bon Sherlock-junior fut un gros échec. Sans doute que ce dernier était trop en avance sur son temps.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Buster_Keaton

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Croisi%C3%A8re_du_Navigator

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