Luis Buñuel s’est adjoint – entre autre – des services de Raymond Queneau, pour le scénario. Mais ce n’est quand même pas tout à fait ça, pour une fois.
Il y a d’abord une histoire d’aventuriers européens qui cherchent la fortune en exploitant une concession d’or dans la jungle hostile, à proximité du Brésil. En réalité c’est tourné au Mexique.
Mais les autorités les chassent. Ils se retrouvent Gros-Jean comme devant (aussi nuls et démunis qu’avant).
Plusieurs d’entre eux vont tenter de s’enfuir par la voie la plus périlleuse, celle de la forêt vierge opaque et inhospitalière.
- Le chef naturel de ce groupe improvisé est joué par Georges Marchal. C’est le beau gars mystérieux et efficace. On ne connaît pas son histoire. Il est dur avec tout le monde au début. Il est assez guimauve vers la fin.
- Le vieux Charles Vanel est le seul qui a du pognon (des diamants) – il est plein de bonne volonté mais sombre peu à peu dans la folie et la désespérance. Quand il le peut encore, il protège sa fille (Michèle Girardon), une pauvre petite chose sourde et muette.
- Simone Signoret est une pute (dans le film !) qui ne voit que son intérêt et qui tend à passer de l’un à l’autre des deux bonshommes. Elle pourrait être un peu moins policée, plus fellinienne.
- Michel Piccoli est un idéaliste qui porte la soutane. Mais ce curé, embarqué dans cette galère, finit par avoir les pieds sur terre. Il s’énerve qu’on invoque le seigneur… surtout pour se complaire dans l’inaction. Une ambivalence religieuse qu’affectionne le réalisateur iconoclaste. Et le dernier acte de bravoure du prélat, on ne peut pas dire que le dieu qu’il invoque ait fait des miracles. Autre pied de nez.
C’est du Buñuel en ce sens qu’il y a ce mélange improbable et contrasté de personnages et de genres. Mais cela ne disjoncte pas assez. Pour mémoire il avait déjà fait Los olvidados (1950) bien avant.
On peut y rajouter cette scène de ripaille baroque en habits, à côté d’une carcasse d’avion entourée de cadavres. Mais le curseur n’est pas encore au maximum et donc cela reste gentillet.
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Mort_en_ce_jardin
- Georges Marchal : Chark
- Simone Signoret : Djin
- Michel Piccoli : le père Lizardi
- Charles Vanel : Castin
- Michèle Girardon : Maria Castin
- Jorge Martínez de Hoyos : le capitaine Ferrero
- Alberto Pedret : le second lieutenant Jiménez
- Tito Junco : Chenko
- Raúl Ramírez : Álvaro
- Luis Aceves Casta exa : Alberto
- Marc Lambert : un mineur
- Federico Curiel : non crédité