La Ville Fantôme (Ghost Town) 7/10

Temps de lecture : 2 minutes

Les anglo-saxons adorent les histoires de ces fantômes de tous les jours, c’est à dire des gens peu différents de vous et moi dans leur apparence et leur comportement.

Je me demande si l’on ne doit pas cela au charme certain des films tirés de la nouvelle d’Oscar Wilde de 1887, Le Fantôme de Canterville (The Canterville Ghost). Il a ouvert la voie du fantôme blagueur et décontracté.

Et puis, cinématographiquement, c’est un jeu d’enfant de figurer des êtres invisibles par les uns et visibles par les autres. C’est juste une convention qui les rend transparents ou non. Cela dépend de la direction du regard des autres protagonistes. Ce n’est vraiment pas la première fois qu’on nous fait ce coup là.

On rajoute le petit truc fameux connu depuis Méliès qui consiste en des apparitions et des disparitions, et le tour est joué. Même un gamin peut créer cette illusion avec son portable.

Ces esprits interventionnistes se mêlent donc de la vie de certains humains. Ces voisins, venus de l’au-delà, sont généralement porteurs d’un message. Dans ces comédies, ils sont plutôt gentils. Ils ne sont même pas capables de venir gratter les pieds de leurs anciens ennemis. Ce sont juste des intercesseurs, assez inoffensifs. Ils sont là pour arranger les choses.

Monsieur tout le monde est un dentiste incarné par Ricky Gervais. Après un accident cet homme imbuvable va réussir à voir clairement ces réincarnations vivaces de morts insatisfaits. Ces machins anthropomorphes se baladent librement dans la ville. Vous ne le saviez pas ?

Ils ne demandent que de petites choses pour reposer en paix. Mais bien entendu personne ne peut les voir ou les entendre.

Sauf le dentiste désormais qui en revenant à la vie terrestre, après une complication opératoire, est dans ce statut double de voyant et pourtant bien vivant.

Avec cette seconde chance, il va devoir se remettre en cause. Et comme ce Ricky Gervais est un bon acteur, il fera bien les choses, malgré toutes sortes de complications.

Greg Kinnear, qui est bien mort lui va essayer de l’instrumentaliser pour régler son problème de revenant à lui. Greg ne veut pas que son ex se mette avec cet humanitaire qui a lui a ravi sa place. Jalousie mal placée pour un fantôme redresseur de tort, ou lucidité envers celui qui semble en faire trop ?

Rien à dire sur le comédien, il joue bien comme d’habitude. Il se positionne toujours dans le même créneau psychologique d’ailleurs. Confer ce qu’il faisait dans Pour le pire et pour le meilleur (As Good as It Gets) déjà en 1997.

Les quiproquos sont nombreux et le film avance comme un long fleuve tranquille ; sans doute pas le Styx. Et tout bien entendu se remettra en place. Les esprits apaisés retourneront chez eux et ne tourmenteront plus notre dentiste.


Et comme on est dans un scénario dit familial, c’est à dire médiocratique, la morale sera sauve et les plus humbles seront récompensés. C’est l’éternel principe de ces contes pour grands enfants, qu’on pourrait appeler aussi démagogies.

Le dentiste plutôt terne et pas beau pourra embarquer l’actrice Téa Leoni, une femme racée, à priori bien plus désirable que lui. Quel quidam ne serait pas d’accord avec cette conclusion inespérée ?

Ce film bienveillant, qu’on pourrait dire à l’ancienne, n’est pas un coup de génie mais il est reposant. C’est déjà cela. Avec tout le brouhaha des autres productions, cela fait du bien de remettre parfois ses pantoufles. Cette particularité apaisante lui vaut un 7/10. Note inespérée ?

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Ville_fant%C3%B4me_(film,_2008)

Envoi
User Review
0 (0 votes)

Laisser un commentaire