L’Affaire Pélican (The Pelican Brief) (1993) 7/10

Temps de lecture : 3 minutes

Un thriller politique bien dans le goût de l’époque. Il n’a pas trop mal vieilli, contrairement à bien d’autres.

Les images sont belles. La réalisation assure un bon rythme. Le scénario est tendu et pertinent. Ce qui est méritant pour un long métrage de quand même 141 minutes.

L’avis succinct de Libre Critique se trouve ici : Affaire Pélican – Avis – thriller politique (1993) 7/10

Je ne suis pas un immense fan de ces films un peu manichéens, qui dénoncent un complot et dont on était si friand. Et même, s’ils sont comme ici sont crédibles et sensés, ils ont aussi contribué à faire le lit de thèses complotistes et de cet infernal « tous pourris ». Le grand public raffole encore de ces schémas là.

La thèse est la suivante. Deux membres de la Cour suprême sont liquidés par un tueur professionnel. A priori ces magistrats ont été pris au hasard. Cela pourrait très bien être imputé à des terroristes.

Mais une étudiante en droit douée se met à réfléchir plus profondément à ces actes.

Elle finit par avoir l’intuition que ces crimes ont été commandités. La raison en serait que les deux victimes partageaient des convictions écologistes, avec de possibles conflits concernant des projets d’implantation de grands groupes en zones protégées.

De fil en aiguille, elle met à jour des implications complexes, qui la mène à un magnat du pétrole.

Son puissant groupe est empêché d’exploiter un filon d’hydrocarbures par les défenseurs de la faune (dont les fameux pélicans). Cet homme richissime a largement contribué par ses fonds à l’élection du président actuel. Ils sont amis. Il attend des contreparties. C’est du lourd. Et la décision en dernier ressort, quant à l’exploitation du filon, a des chances de se régler en Cour suprême. CQFD.

La fille est bien interprétée par l’éternelle Julia Roberts. Ce n’est pas mon actrice préférée, mais il faut reconnaître qu’elle est très à l’aise dans ce type de configuration complexe.

Le chef de l’État va favoriser à demi-mot une tentative d’étouffer l’affaire. Plusieurs services rivaux sont impliqués. Les plus retords ne craignent pas d’organiser des meurtres pour régler le problème.

Le compagnon de la jeune femme est professeur de droit. Il est joué par le sympathique Sam Shepard. Il est la première victime. Mais en réalité, c’est elle qui est visée.

Il y aura donc désormais un captivant jeu du chat et de la souris. Pour faire avancer son dossier tout en préservant sa peau, cette toute jeune femme de 24 ans, s’appuiera sur les amitiés qu’entretenait son amant avec un journaliste de premier plan et certains hauts placés.

Mais rien n’est gagné et le terrain est très dangereux. Tout le monde se méfie de tout le monde.

Les vilains chasseurs sont équipés de moyens modernes et s’affranchissent de toutes les règles.

Après recoupement, le grand journaliste, interprété sobrement et efficacement par Denzel Washington, se laissera convaincre par ce que prétend Julia. Et ce puissant duo, bien entendu, parviendra à ses fins. Les méchants seront punis et les héros récompensés par une belle musique de happy-end.

Julia Roberts aura l’Oscar de la meilleur actrice en 2001, dans un autre film à la mécanique d’inspiration écologico-conspirationniste, Erin Brockovich, seule contre tous.

L’Affaire Pélican raisonne étrangement avec notre actualité. En cette fin 2020, Donald Trump n’a-t-il pas tout fait pour mettre la Cour suprême dans sa poche, en désignant dans l’urgence un juge de son bord ? Ce qui serait un bon atout pour trancher en sa faveur, en dernière instance, en cas d’arguties juridiques lors cette réélection difficile. Les dés pourraient être pipés là aussi. Et cet escroc là ne s’en cache pas.

L’avis succinct de Libre Critique se trouve ici : Affaire Pélican – Avis – thriller politique (1993) 7/10

https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Affaire_P%C3%A9lican_(film)

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