Laissez tirer les tireurs (1964) 6/10

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Les titres des films d’espionnage peuvent tenter l’humour. C’est assez classique.

Cela a été le cas pour les livres OSS 117, dont souvent ils s’inspirent. Comme par exemple avec ce : « Moche coup à Moscou ». Pas terrible, mais il y a eu pire.

Les versions filmées avec Dujardin jouent au deuxième degré, ce registre des titres presque drôles : « Alerte rouge en Afrique noire »

Mais l’appellation laisser tirer les tireurs, n’est pas une blague et tend à laisser perplexe.

* * *

L’intrigue, façon espionnage, rentre dans les canons habituels, avec ce vol du « propulseur ». Une invention bien française, à la professeur Tournesol. Une arme défensive qui dévie tous les projectiles. C’est bien pratique.

Et puis il y a Eddie Constantine en Jeff Gordon, agent efficace du FBI. Le redresseur de tort, le défenseur de la patrie (USA?), de la veuve et de l’orphelin, va donner du coup de poing, mais sans donner de la voix.

Il faut toujours que ce grand gaillard se batte avec élégance et qu’il trouve un bon mot. Ce personnage de contraste, massif et délicat, a été créé pour cela.

  • J’ai un vague souvenir de jeunesse de ce « géant » grêlé et protecteur. Un type de cette trempe m’aurait été bien utile comme ami, pour impressionner mes camarades à la sortie de l’école.
  • Quoiqu’un gros chien aurait aussi pu convenir.
  • Les filles n’étaient pas encore un objet de grande attention.

Vous l’avez compris, tout cela n’est qu’un défouloir-prétexte. Le spectateur mâle, se figure dans la peau de cette armoire invincible, avec toutes les bonnes choses qui ne manquent pas d’aller avec.

  • Lui aussi, il peut venir à bout de tous litiges avec quelques trucs de boxe. Plus la peine de se creuser la tête. Il négocie en position de « force ».
  • Lui aussi, il va pouvoir séduire toutes les jolies femmes (indispensables) du film.
  • Daphné Dayle la fidèle (elle n’a joué que trois films, et toujours avec Eddie)
  • Maria-Grazia Spina la belle Italienne (elle vient du grand théâtre classique)
  • Patricia Viterbo, la jolie frimousse blonde (carrière courte en raison d’un accident mortel)
  • Colette Teissèdre la racée (qui a donné dans Banco à Bangkok pour OSS 117)
  • … plutôt des inconnues chez nous, mais choisies pour leur caractère et leur belle frimousse. La plupart se débattent avant de succomber.
  • Lui aussi, il va être autorisé à boire de l’alcool sans compter. Ce dernier point ne laisse pas de me surprendre. Pourquoi de si nombreux films d’après guerre et encore au-delà, étaient tant portés sur la boisson ?

Et puis il y a le méchant, ici l’insoupçonnable Guy Tréjan, qui se dissimule sous les traits respectables d’un grand fabricant de téléviseurs.

Voilà. Il n’y a pas grand-chose à dire de plus. A part que, malgré tous ses défauts, ce spectacle peu exigeant est moins désagréable que la plupart des navets de la production française actuelle, surtout celle qui est outrageusement subventionnée.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Laissez_tirer_les_tireurs

Eddie Constantine
Daphné Dayle
Maria-Grazia Spina

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