L’amour au bout de la route (Hooking Up) (2020) 4/10

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Quand le pesant Hollywood feint de donner dans les interdits sexuels. Ce n’est pourtant qu’une nouvelle carte du tendre déguisée, qui certes emprunte au hardcore, mais pour mieux le conspuer. Pincez-moi, ce long métrage est de 2020 !

Dans ce road-movie pseudo-sexuel, on « baise » à toutes les étapes. L’argument est on peut plus racoleur. A priori. Mais, que les obsédés passent leur chemin, ce n’est qu’un jeu d’ombres suggestives.

Les protagonistes semblent se livrer à du sexe torride et sans limite, en tout cas c’est que voudrait nous montrer leurs singeries approximatives.

On voudrait faire le spectacle, avec une idée scénaristique plus capillotractée que géniale : on provoque l’alliance fornicatrice d’une supposée addict sexuelle et d’un malheureux qui fait un dernier rodéo voluptueux avant qu’on lui coupe sa dernière roubignole, pour raison de santé. Cela ne tient pas la route, en tout cas pas si longtemps. Et puis c’est du pathos à deux balles (hum !).

Leurs exploits sont trop méthodiques pour être crédibles. Cela tient de la gymnastique et de l’hygiénisme et ne déchaîne ni l’envie ni même l’intérêt. Varier systématiquement les lieux et les positions signifie qu’on s’ennuie en faisant l’amour, rien de plus.

Et bien entendu, c’est la démonstration vénusienne classique. Il s’agit de montrer que l’amour passablement désincarné, voire amical, prime sur le sexe. Il ne faudrait pas « s’amuser ». Les Martiens ont un autre angle de vue. Et généralement, dans la vraie vie, on arrive à un mélange satisfaisant des aspirations représentées par ces deux planètes. Les unes et les autres se complétant et ne s’excluant pas.

Mais ici, le romantisme conformiste reprend rapidement ses droits. Cette remise dans le bon chemin trahit l’abord puritain dans toute sa morgue. Et donc on verse rapidement dans le téléfilm aseptisé de bas de gamme. Je me demande même si les producteurs ont eu l’audace de sortir cela en salle.

L’histoire bis rameute les ex prédestinés mais qui ont été trop rapidement écartés. Il y a même de gentilles peluches en veux-tu en voilà.

Ce cinéma étouffant voudrait qu’il n’y ait rien aucun espace entre le porno et la série rose. C’est de la mièvrerie, donneuse de leçon, à peine déguisée. A ceci on rajoute l’idéal de la transparence absolue. Le pire péché dans le couple serait le mensonge. Pour s’amender, on doit aller jusqu’au mea culpa publique. Les anglo-saxons adorent se soumettre aux jugements du plus grand groupe possible dans sa sphère et à ses conventions médiocratiques. Cet abord arithmétique des valeurs, leur donne l’illusion d’être le vrai. Comme pour la loi des « like ». Moi, je déteste ce rouleau compresseur populacier là.

Pourtant combien de couples, le simple non-dit a-t-il réussi à préserver !

On n’aurait donc vraiment rien appris depuis 1666 (Le Misanthrope – Molière) ?

Le côté comédie n’est pas folichon non plus.

Dommage de si mal utiliser les acteurs principaux, Brittany Snow et Sam Richardson. Ils méritent mieux que cela.

https://en.wikipedia.org/wiki/Hooking_Up_(film)

Brittany Snow
Sam Richardson

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