Last Days of Summer (Labor Day) (2013) 5/10

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Le parti pris de ne pas traduire le film est un artifice permettant de l’exotisme à bon compte.

Un public peu exigeant a toujours un faible pour les chansonnettes dont il ne comprend pas un traître mot.

L’actrice Kate Winslet incarne une jeune femme larguée qui vit seule avec son fils ; une sorte de Harry Potter sans lunettes. Cet ado joué par Gattlin Griffith est en quelque sorte le mari de substitution de cette maman psychologiquement bien atteinte. C’est une relation pour le moins névrotique et fusionnelle de la part de celle qui devrait être l’adulte.

La doxa ne reconnaît jamais la part personnelle des problèmes psy. Il faut toujours qu’il y ait une explication dans ce qui précède. Et là, ce mari démissionnaire le grand coupable. Et comme cela ne suffit pas, on nous gratifie de toute une série de fausses couches et d’un bébé mort dans les bras. On est dans du basique.

Mais l’argument est aussi ailleurs. Josh Brolin figure un prisonnier condamné à 18 ans de réclusion criminelle et qui vient de s’échapper.

On nous fait sentir que bien entendu il n’est pas si coupable que ça, vu qu’il peut être sympathique et souriant quand il le peut. Là encore c’est un exercice imposé.

Il prend en otage la mère et le fils. Ce sera un glissement irréversible mené de manière assez habile. Le début est bien fait, car rien n’est encore clairement déterminé.

Les deux innocents sont désormais coincés dans la nasse. Mais ce piège va devenir progressivement une prison mentale dorée et passablement virtuelle. En ce sens que cette femme et cet homme vont tisser des liens… et finir comme des bienheureux au lit. Il a retrouvé le liberté. Elle a retrouvé le bonheur du couple uni et copulatoire. Étrangement tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Il y aura bien entendu les états d’âmes du fils. Il est partagé entre des réflexes salutaires de défense et une certaine estime qui monte pour celui qui quand même lui apprend quelques trucs. Dont, comment faire un bon american pie ou les rudiments du base-ball. Le scénario un peu trop simple meuble avec la partition classique du doute raisonnable. Va-t-il trahir ou non ?

Une chasse à l’homme efficace, doublée de quelques erreurs, empêcheront que le trio s’enfuie au Canada.

Il y a bien entendu de petits épisodes imposés de suspense. On est dans une traque.

Après la recapture du criminel – qui n’en serait pas tout à fait un – le film continuera à s’enfoncer dans un sentimentalisme bébête. Et Kate bien entendu aura la patience d’attendre le retour du prisonnier des décennies après. Entre temps, le gamin deviendra un grand spécialiste national des american pie, avec sa photo dans les journaux. On croit rêver tant cette fin dont la naïveté frise la stupidité et tant l’argument est confondant de morale sirupeuse.

Je ne vais pas m’abaisser à invoquer ici le syndrome de Stockholm ou de l’amour plus fort que tout… et toutes ces choses. Cela n’en vaut vraiment pas la peine.

La réalisation est parfois confuse. C’est en particulier dérangeant dans ces flash back mal amenés où des acteurs jouent l’un ou l’autre à des âges différents. Une chatte n’y retrouverait pas ses petits.

Je sais bien qu’on est quasiment obligé de saluer les prestations de Kate Winslet, quel que soit le film. Elle sait y faire, c’est indiscutable. Mais elle nous a déjà interprété ces personnages dépressifs borderline, pas mal de fois, et en mieux. Et donc on se lasse.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Last_Days_of_Summer

Kate Winslet Josh Brolin Gattlin Griffith

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