Le Bonhomme de neige. Le Tueur en série est le chirurgien esthétique, amant de Charlotte Gainsbourg. 3/10

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Vous me remercierez de vous avoir épargné de vous torturer les méninges pendant ses 2 longues heures, en vous fournissant la solution de ce nanar de niveau téléfilm.

D’ailleurs tout cela n’a aucune espèce d’importance, tant il s’agit d’un film policier « puzzle » de forme ultra-classique, presque désuète, où tout est fait uniquement pour ménager les suspenses.

Et bien entendu, compte tenu de la lourde musique d’accompagnement, tout le monde ou presque semble suspect. Et la chute finale est capillotractée.

Ce film n’est pas fait pour qu’on réfléchisse, donc ne perdez pas votre temps à chercher. L’intrigue est juste là, mais pour qu’on prenne régulièrement des coups de poings dans le ventre.

  • D’où les nombreuses scènes avec des cadavres dépecés, des têtes séparées des corps et mises en scène.
  • Bien entendu ce sont les belles et frêles jeunes femmes, les victimes privilégiées. Selon l’adage d’Hitchcock, il faudrait « faire souffrir les femmes, pour faire un bon film ». A part qu’ici, ils peuvent torturer la terre entière, sans talent cela ne marche pas.
  • La neige où l’on dort, le froid qui enveloppe tout, les chutes mortelles dans l’eau glacée de Suède en hiver, concourt à nous mettre dans le bain (hum).
  • On nous glisse un pseudo-méchant piège, sous la forme d’un riche potentat (J. K. Simmons), très en vue. Il est riche, il aime les très jeunes filles, donc mordez à l’hameçon.
  • Le vrai méchant a lui eu une blessure d’enfance, qu’il a mal interprété. Selon ces canons des comptoirs du psychologisme, cela suffirait à en faire le vengeur, qui se repaît atrocement de la souffrance des autres. Il est affreux dans l’action criminelle, mais cela on ne le voit que vers la fin. A l’inverse, il nous fait un gentil beau-père en apparence, tout au long du film. Un médecin tout doux ne devrait pas nuire. C’est juste un numéro d’acteur. C’est rarement comme cela dans ses tristes réalités.
  • N’étant pas à un autre pathos près, l’enquêteur principal, le gentil, est un oiseau sérieusement blessé. Joli garçon, mais alcoolique et ex de surcroit de Charlotte Gainsbourg, presque viré de la police, il a tout pour qu’on le plaigne. C’est toujours comme cela qu’on fait pour gonfler la trop fine trame.

Et comme dans tous ces histoires où l’on se croit malin, la boucle finit par se fermer de plus en plus serrée sur les protagonistes notoires. On peut sans problème, et sans savoir de quoi il retourne, avancer deux trois non de méchants potentiels. C’est la « logique » interne de ces navets là. Rien à voir avec les déductions d’un fin limier. Je le dis et le redis, il n’y a pas la possibilité de la moindre réflexion intelligente ici.

Et comme toujours le gentil sauvera son ex, et s’assurera que le méchant, qui est un rival, finisse en enfer. Le tout dans une fin de western pour demeurés.

Les auteurs doivent penser que les émotions suscitées à grand renfort de trucages suffisent à masquer l’indigence crasse du récit.

Et dans les intervalles moins cataclysmiques et moins grotesques, la sacro-sainte ambiance sert de substitut au flagrant déficit de matière grise. C’est triste à dire, mais c’est fait de la même manière que la plupart des films français pauvrets, qu’on nous sert en ce moment.

On a l’impression d’avoir déjà vu ce scénario opportuniste et racoleur, maintes fois ailleurs. On doit cette exécrable réalisation à Tomas Alfredson. Maintenant le gravos pleurniche en disant qu’on ne lui a pas laissé le temps.

Les trois fées qui se sont penchées sur le berceau sont les scénaristes peu performants suivants : Hossein Amini, Peter Straughan et Søren Sveistrup (le dernier a un nom Ikéa, comme on dit maintenant)

Ils ont essayé plusieurs montages, mais rien n’y a fait.

Le film tente de sauver la face en recrutant moultes acteurs assez célèbres, et/ou de jolies donzelle avec forcément un soupçon d’indignation #metoo 2017, et qui n’ont pas tous des noms de meubles nordiques.

Certains comme le vieillissant Val Kilmer, l’éternellement jeune James D’Arcy, le curieux Toby Jones, ne font qu’une courte figuration.

C’est triste à dire mais Charlotte Gainsbourg nous fait toujours un peu le même numéro, de femme indépendante et revêche, mais qui cache un grand coeur.

Un gros bide de cinéma pour ce film baclé.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Bonhomme_de_neige_(film,_2017)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Michael_Fassbender

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