Le cabinet des figures de cire (1924) 5/10

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L’excuse de l’âge ?

Il y a une dévotion exagérée pour certains films muets. Bon nombre ne méritent pas cette bigoterie.

Ce respect inconditionnel risque de décourager les nouveaux spectateurs qui viennent à cet art. On leur dit que c’est bon, alors qu’intrinsèquement il faut bien l’avouer, ce n’est pas bon du tout. Il ne faut pas nuire ainsi à la découverte d’authentiques chefs-d’œuvre, qui eux sont intemporels.

On aime ou on n’aime pas l’expressionnisme allemand. Mais il faut accepter de reconnaître que le Cabinet des figures de cire vient bien après celui de Caligari (1920). Et que pourtant les progrès ne sont pas sensibles. On retrouve des acteurs communs aux deux films, Werner Krauss et Conrad Veidt.

On peut bien entendu saluer ici ou là, des exploits techniques et des procédés novateurs d’alors, même dans des œuvres mineures. Ce ne serait pas juste de faire des comparaisons à la fois anachroniques et dépréciatives.

Par contre, rien ne nous empêche de faire des jugements transposés. Aujourd’hui comme hier, certains réalisateurs en ont fait trop. L’excès de fondus, d’éclairages chancelants, de contrastes violents, de décors approximatifs, peuvent trouver leurs équivalents dans le mauvais cinéma d’aujourd’hui. Ce n’est pas commettre un crime que de le dire.

Dans le cabinet des figures de cire, l’histoire se subdivise en 3 sketches qui se veulent effrayants. On assiste d’abord à une curieuse anecdote sur la perte d’un bras par le calife Haroun al-Rachid. C’est décousu, cela se veut un peu coquin, mais cela manque de charme. On est en pleine farce.

La méchanceté exacerbée d’Ivan le Terrible, quant à elle, donne lieu à des scènes plus violentes et plus bizarres. Cela en devient vite grotesque. Les regards fixes, exorbités et sinistres ont très mal vieillis.

Jack l’Éventreur, est mis en scène dans un décor typiquement expressionniste, quelque part entre la réalité et le rêve. Ce n’est guère mieux. Mais cela a l’avantage d’être plus court.

Le cinéma en 1924 n’est plus si balbutiant que cela. Un scénario reste un scénario, c’est à dire d’abord une œuvre littéraire. Or la littérature et les récits à cette époque sont à leur apogée. Il n’y a donc guère d’excuses.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Cabinet_des_figures_de_cire

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