Le clan des irréductibles (Sometimes a Great Notion) (1970) 6/10

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Un cinéma qui fleure bon l’année 1970. Avec comme il se doit, le cul entre deux chaises, c’est à dire entre deux conceptions de la société.

On a d’un côté le délicat enfant prodigue. C’est une sorte de catalyseur pas si attendu que cela et qui va occasionner un sacré remue-ménage, en retournant inopinément chez les siens. On moque en permanence ses cheveux longs (pas tant que cela d’ailleurs) car cela fait « fille ». Ce personnage plus peace que war est plein de blessures secrètes.

Et de l’autre côté, on a le reste des mâles de la famille qui campent sur leurs valeurs traditionnelles et patriarcales. Avec en premier lieu, la survalorisation du muscle, de la sueur, de la testostérone et de l’individualisme farouche. On est aux antipodes du mignon revenant.

Le sympathique et moqueur Paul Newman est à la manœuvre devant et derrière la caméra. C’est à lui de décider de la direction que prendra le film. Il en est de même pour l’entreprise, dans la mesure où il est le futur successeur indiscuté du vieux. Il a quand même pour guide le livre de Ken Kesey.

Lui, son frère et son père incarné par le grand Henry Fonda ont une petite entreprise de bûcherons. Ces bosseurs forment un petit clan d’irréductibles gaulois au sein d’une profession totalement fédérée par un syndicat. D’où les tensions, d’où les coups bas.

Lee Remick est la femme soumise et aimante de Paul. Elle est clairement cantonnée aux casseroles depuis cet enfant mort né, qui l’a condamné à la stérilité. Va-t-elle se révolter ?

Michael Sarrazin est le fils fragile et un brin inadapté, qui revient au port après de nombreuses années. Il semble cool mais compte tenu du suicide de sa mère, qu’il impute secrètement à sa famille, il est plein d’amertume et de reproches rentrés. Il est toléré (à peine) si il bosse. C’est comme cela chez ces gens là.

Comme acteur il a pas mal joué, mais a laissé peu de souvenirs finalement.

Qui de l’ordre rigide ou du désordre libertaire va gagner, vous le saurez en visionnant le film.

Reste la qualité des acteurs principaux. Même avec un scénario comme cela, ils tirent leur épingle du jeu.

Et puis le film est l’occasion de nous faire un bon reportage sur le travail de bûcheron industriel. C’est déjà cela.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Clan_des_irr%C3%A9ductibles


Paul Newman
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