C’est la transposition sans génie, d’un classique de la bande dessinée US. Un genre peu reluisant mais qui était lu jadis avec passion, par de nombreux jeunes en mal de surnaturel et quelques adultes attardés. Il faut oser le souligner.
- Je dis cela cependant avec une certaine nostalgie. Car quand j’étais gamin, je me suis laissé tenté aussi par les exploits voisins de Mandrake, du même créateur Lee Falk du Phantom. Il faut dire que nous vivions à Strasbourg contre l’ancienne base américaine et que la blanchisseuse du coin avait réussi à récupérer tout un fond de BD qu’elle louait. J’en ai lu de ces machins. Je préférais quand même les BD de science fiction, avec ces impressionnants extraterrestres.
Le Fantôme est le parent pauvre des super men de Marvel. Il n’a pas de trucs extraordinaires à sa disposition. Il ne vole pas dans les cieux, il n’a pas de filet arachnéen etc.
Il est facilement repérable grâce à un justaucorps violet, qui va d’un seul tenant des pieds à la tête. Surtout s’il est sur son cheval blanc, suivi de son loup préféré. C’est important pour le visuel dans les cases d’une BD.
Mais son habit ne doit pas être confortable dans la jungle quand il fait chaud et humide, ni pratique en cas de besoin urgent. Il est à peine masqué par un petit truc noir autour des yeux. Et bien entendu, comme c’est le cas pour Superman, étrangement personne ne le reconnaît. Alors qu’il est bien identifié à la ville.
Il emprunte à plusieurs héros, avec principalement quelque chose de Tarzan. Il parle aux animaux. Il traîne dans le même milieu équatorial. Il est copain avec les autochtones proches de la nature. Il a une certaine force physique.
Le côté baroudeur tient d’Indiana Jones. Le côté redresseur de tort masqué fait très Zorro. D’ailleurs Catherine Zeta-Jones traîne dans les parages.
En ce qui concerne les dons extraordinaires, il n’y a pas grand-chose. Il renonce même à une prétendue immortalité. En fait il y aurait une succession de fantômes, de père en fils. Le mystère est levé.
Ah si, il y a quand même quelque chose d’étonnant. Il va voyager de New-York à une île paumée près de la Malaisie sur l’inconfortable flotteur d’un petit hydravion à hélice, dans lequel grouillent les méchants. Et il arrive tout frais à bon port. Un tel périple doit durer plusieurs jours, et nécessiter des escales pour le ravitaillement, où il serait à coup sûr découvert… Dans le film cela dure quelques secondes pendant lesquelles on passe d’un côté de la terre à l’autre. Mais bon la vraisemblance n’est pas un objectif principal du scénario.
Pour le reste c’est la basique lutte contre les prédateurs. Il se bagarre contre les avides détrousseurs de grottes secrètes. Il fait la guerre aux hommes d’affaire et politiciens corrompus. Des clichés classiques qui ne déplaisent pas au petit peuple, toujours prêt à dégainer le « tous pourris ».
Il y a un piège dans le titre français. L’histoire n’a rien à voir avec le Bengale, situé aux Indes, mais avec l’état fantoche du Bengala, artificiellement situé en Afrique. Les tribus qu’on y voit sont indéterminées, mais font franchement plus Amérique du Sud par leurs accoutrements. Et puis il y a ce méli-mélo avec l’Asie du sud-est. Les auteurs semblent brouillés avec la géographie.
Ce n’est pas un remake non plus du « Tigre du Bengale » (1959) de Fritz Lang.
La musique, boursoufflée de violons et de cuivres, est infernale de lourdeur et de grandiloquence.
- Billy Zane fait ce qu’il peut sous son masque.
- Zeta-Jones, la brune, nous donne son numéro de charme dark-side.
- La blondinette Kristy Swanson est bien entendu la gentille.
- Treat Williams est le sale type.
- Le Prisonnier Patrick McGoohan est presque indétectable en vieux père du héros. Bonjour chez vous !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Fant%C3%B4me_du_Bengale
Billy Zane, Kristy Swanson, Treat Williams, James Remar, Catherine Zeta-Jones