Le mouton enragé. Avis film. Trintignant – hyper-sexualité – Romy Schneider, Jane Birkin 4/10

Voilà un film qui a tout pour déplaire… à part la brochette d’acteurs.

Le thème emprunté au BelAmi de Guy de Maupassant, est traité stupidement.

Il s’agit d’un employé modeste et sans ambition, qui va être « drivé » par un petit mentor, pour devenir riche et célèbre. Comme s’il suffisait d’être simplement convaincu pour arriver au sommet. On est au niveau de la méthode Coué. L’idée est de passer par les femmes pour arriver à son but. Le leitmotiv est clair et dit texto par l’antihéros : « je veux devenir très riche et coucher avec beaucoup de femmes » – S’agit-il de faire rêver le spectateur mâle ?

Jean-Louis Trintignant joue ce timide sur la voie du succès. Il doit avoir « un truc tabou, un joujou extra qui fait crac boum huuuuu » car vraiment on ne parierait pas grand-chose sur ce rond de cuir en tant que grand séducteur.

Jean-Pierre Cassel est ce guide qui joue au mystérieux mais qui convoite sans doute les femmes qu’il désigne à son protégé. On apprend par la suite qu’il boîte. Cela expliquerait cette pseudo-perversité.

Les victimes « consentantes » sont :

Jane Birkin qui nous fait une jolie petite pute qui va tomber amoureuse de Jean-Louis et elle ne le fera pas payer. Il finira par l’épouser après l’avoir mise dans les bras d’un riche pour les besoins de sa cause.

Romy Schneider est mariée et elle doit être séduite. Elle le sera. Mais elle revendiquera de ne le voir que pour le sexe. Ce qui est assez étrange dit comme cela de la part d’une femme de cette trempe. Mais dans ce film, on n’est pas à une bizarrerie psychologique près.

Florinda Bolkan est une dure à cuire mais elle cédera elle aussi. En fait c’est elle qui mènera la barque. Côté passion elle est encore plus terre à terre que la première. Elle prend les mecs ici ou là. Ce qui est plus un fantasme masculin, ou de concurrentes, qu’une réalité. Les femmes sont rarement des prédatrices sexuelles de ce genre là.

Il va même devoir se taper une vieille. Il s’agit d’un ancienne gloire, Mary Marquet une actrice française, née le 14 avril 1895 à Saint-Pétersbourg.

C’est un film ambivalent et peu soigné. Il oscille entre une comédie et une peinture de mœurs. Mais il n’atteint aucune des deux cibles. Il ne semble pas que Michel Deville soit un grand réalisateur. Et cette transposition d’un livre de Roger Blondel est mal foutue.

Ce long-métrage finit en queue de poisson.

Hyper-sexualité

En toile de fond, il y a cette question lancinante de l’hyper-sexualité. Dans ces années là ce n’était pas mal vu, au contraire. Un Don Juan torride avait les faveurs de son sexe. Que les femmes soient malmenées n’avait alors pas trop d’importance. Les claques étaient vertueuses. Jane Birkin en reçoit quelques unes ; ce qui a l’étrange vertu de la rendre aimante et docile.

On mesure le gap et l’incompréhension possible entre les décennies.

De nos jours le vorace Trintignant serait conspué. On l’assimilerait aux DSK, Weinstein, PPDA, Polanski, Duhamel, Hulot, Ramadan, Tron, Bouthier et bien d’autres.

La réaction ne fait pas le tri.

A partir du moment où il y a un homme de pouvoir, il a forcément subverti la relation et/ou une célébrité. Même apparemment consentie, celle-ci tient de l’emprise en raison de l’influence du « grand homme ».

De plus la grande différence d’âge ne plaiderait pas en faveur du nabab. Elle est très jeune, même majeure, donc là encore il y aurait une forte suspicion d’emprise.

Sur ces deux points, pas mal d’hommes ont désormais du soucis à se faire, si l’on accepter ce mode d’incrimination.

Par contre, bien sûr, les viols attestés, les relations avec des mineur(e)s et toutes ces choses clairement identifiées comme légalement répréhensibles sont à dénoncer. On n’en discute même pas.

L’hyper-sexualité qui a été à la mode pendant des millénaires, qui passait pourtant pour une qualité, est devenue une perversité à combattre.

Ci-dessous la curieuse et très rare Lamborghini Espada

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Mouton_enrag%C3%A9

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