Le plongeon de Vera (1999) 6/10

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L’ambiance est plutôt téléfilm. Mais le sujet, bien maîtrisé, est servi par des acteurs efficaces.

L’idée est simple. Une famille détient toutes les parts d’une société allemande de pointe qui dégage des centaines de millions de chiffre d’affaire.

Inévitablement se posent des questions sur la stratégie, les alliances, les possibilités de conservation de la majorité décisionnelle. C’est ce qui fait le particularisme de ces grandes familles.

La morale interne est dictée par la conservation du capital. Le mariage d’amour est un luxe qu’on ne se permet guère. Il n’est pas question de ne compter que sur les sentiments. Et les inévitables déchirements internes sont réglés dans le même soucis d’efficacité.

Le couple majoritaire est en train de passer un moment critique. La maîtresse du mari n’a pas peur de provoquer l’épouse. Elle veut récupérer son amant pour elle toute seule.

L’héritier principal est relativement jeune et il règne avec une certaine poigne sur son empire et sur sa famille. Il ne sait pas que sa maîtresse a révélé leurs ébats.

Lui et son grand fils vont décéder suite à un accident de voiture.

La femme est totalement anéantie. Et pourtant elle doit affronter les vautours qui veulent la dépouiller. Ils profitent de sa totale inexpérience. Le combat est rude. Elle encaisse. Elle finit par se convaincre de rester et de conduire les affaires avec quelques conseils.

C’est ça le plongeon ! Non pas une descente définitive aux enfers, mais un saut raffraichissant dans la piscine qui signifie qu’elle s’est ressourcée et qu’elle est prête à en découdre. Mais on ne peut pas s’empêcher de voir aussi dans cette piscine… une queue de poisson.

Comme on ne sait pas trop dans quel film on est – thriller ? Réaliste ? – on échafaude des hypothèses, chemin faisant.

– Il y a-t-il une conspiration du bel l’ingénieur qui a été mis à la porte ? Il est très pressant auprès de la veuve et se trouvait curieusement à l’hôtel où passait le mari juste avant sa mort. Il aurait pu supprimer le conjoint en sabotant la voiture, pour prendre sa place et capter l’héritage.

– Un autre schéma plus explicite consiste à un complot familial, après la mort accidentelle, et qui vise à céder tout le pouvoir au directeur retors en place. Il y a même un doute sur un empoisonnement à ce moment.

Non, l’affaire est plus simple qu’on le croit.

C’est donc un récit réaliste sur un moment décisif pour une grande famille et son entreprise. Le sujet est relativement intemporel. On pourrait penser à toutes ces querelles dynastiques qui emplissent nos livres d’histoire. Et l’on sait les louvoiements des grandes lignées d’industriels allemands à l’époque d’Hitler. Les Damnés (1969) de Visconti, donnant une idée extrême de ce qu’ont pu être les pactes avec le diable.

Seuls les costumes gris et les téléphones portables sont un peu datés. La robotisation de l’usine très rare à l’époque a très peu vieillie par contre, c’était il y a plus de vingt ans. Étonnante avance de nos amis allemands.

Martina Gedeck est une actrice omniprésente du cinéma allemand. Elle porte bien ses 36 ans supposés. Et son jeu, fait de force et faiblesse, est consistant.

https://www.imdb.com/title/tt0211329/

Martina Gedeck

Tobias Moretti

Tim Bergmann

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