A force de voir Lino Ventura tourner dans des films d’aventure si conformistes, on va finir par croire que c’est un acteur au jeu étriqué et aux choix peu glorieux. Visiblement ce comédien aime José Giovanni… et nous pas trop.
José Giovanni a été un collabo actif pendant la guerre. A l’origine le nom de cette vraie saloperie était Joseph Damiani. Continuant sur sa funeste lancée, il devient un dangereux malfrat, du genre « complicité d’assassinat », extorsion de fonds contre des juifs, tentative d’évasion… Il a fait de la tôle.
Cet « individu extrêmement nuisible à la société » et indiscutablement criminel, a donc masqué son nom. Sous cette nouvelle virginité, il a écrit des séries noires et a connu le succès. Ce qui lui a permis de reconstruire aussi son histoire.
- On lui doit le rédactionnel du deuxieme souffle de Melville avec Lino Ventura.
Et quand il a fait son virage serré vers la réalisation et les scénario, il a mis à contribution son expérience malsaine. Il est doué pour la caricature et sert a tout le monde, ce qu’on attend de lui. On lui doit pas mal de films d’action. Il fut un tant à la mode. Son style était recherché. On aimait les gros durs à l’époque. Son passé sulfureux l’a aidé.
- Réalisateur de dernier domicile connu toujours avec Lino Ventura…
- … et Le Clan des Siciliens d’Henri Verneuil avec Lino Ventura
- Il scénarise les-grandes-gueules toujours avec Ventura…
- … et les-aventuriers avec l’éternel Ventura
Le Rapace de 1968 est franchement quelconque.
Un défilé de gueules… qui font la gueule. Des intrigues de cow-boys adaptés au monde interlope d’après guerre. Castagne, coups de feu, supposé code d’honneur, trahison, revanche, jugements au premier coup d’oeil, amitiés et inimitiés viriles…
La présence de la Mexicaine d’adoption Rosa Furman ; n’adoucit pas fondamentalement le propos.
Le prétexte est une lutte révolutionnaire centrale américaine pourrie, que n’aurait pas détesté le général Alcazar des Tintin.
Vous voyez, rien de bien folichon. Et c’est même franchement anachronique et à contresens, quand on considère la bonne production internationale de 1968 : 2001, l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick – Blake Edwards, The Party avec Peter Sellers – Roman Polanski, Rosemary’s Baby. (Mia Farrow, John Cassavetes) – François Truffaut, Baisers volés…
https://fr.wikipedia.org/wiki/1968_au_cin%C3%A9ma
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Rapace
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jos%C3%A9_Giovanni
https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9n%C3%A9ral_Alcazar
https://en.wikipedia.org/wiki/Rosa_Furman