Le Témoin amoureux (Made of Honor) (2008) 2.5/10

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Il y a quelque part aux USA une gigantesque usine à scénarios. Elle est bien cachée et à l’abri des bombes.

Quand ces fabricants ne sont pas en train de créer leurs variations infinies de nanars de Noël, ils produisent des thrillers formatés ou des films d’action à la chaîne. Avec un quota de gentils et de méchants, plus une pincée de minorités.

Mais surtout, dans les périodes creuses, les machines multiplient les comédies romantiques normées. Les ingrédients sont toujours les mêmes. Seules varient les proportions.

Une approche matricielle est bien connue. Il s’agit d’explorer toutes les combinatoires possibles de rapprochement entre deux êtres, forcément destinés l’un à l’autre, mais qui vont devoir passer par une série d’étapes, avant de s’en rendre compte.

Le spectateur lui, même avec un QI modeste, sait dès la première image que ces deux là vont finir par copuler dans une sainte allégresse et pour la bonne cause. Le jeu fourbe consiste à retarder le plaisir pendant une heure et demi.

Et dans ce cheminement, il y a forcément une bifurcation préalable, du genre mauvais choix de mariage, l’histoire de tenter de mettre un peu de tension.

Cela dure depuis des décennies, voire un siècle. Et donc on a vu le célibataire impétrant dans tous les postures possibles. Ici, et c’est sans doute une des dernières ficelles exploitables, il devient une « demoiselle d’honneur » chargé(e) d’accompagner le mieux possible sa belle vers un autre. Ah que c’est cruel… en théorie. Ils n’ont vraiment plus grand-chose à exploiter pour en arriver là.

Et bien entendu le postulant peut être volage. Ici il change de monture à chaque plan. L’important c’est qu’il soit tout entier soumis à sa destinée matrimoniale… lors de l’apothéose finale. Ce public adore la rédemption et le happy-ending.

Voilà le message : on comprend bien le problème fondamental du mâle qui disperse ses graines. Mais l’attente féminine exige un géniteur fidèle, en mesure de faire un nid et protéger sa descendance. Et la société du « Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre… » (Genèse 1:28), entend bien que c’est ce versant que l’on doit satisfaire.

Les femmes elles, à part ces insupportables gourgandines de type marie-couche-toi-là, sont au rendez-vous. Elles sont sur la ligne de départ, avec leur vertueuse innocence fondamentale. Les saintes vierges sont dans les starting-blocks, prêtes à se sacrifier lors du supplice de l’ensemencement et de de la procréation.

Que dire de plus ? Rien ne semble en mesure d’enrayer la machine cinématographique. A chaque étape, les producteurs descendent le niveau d’un cran. Pas le moindre grain de sable à l’horizon.

Patrick Dempsey et Michelle Monaghan, têtes à claques notoires, doivent être à leur centième film débile de ce genre… bonne route pour les suivants ! Mais sans moi !

Même l’honorable Sydney Pollack s’y est laissé prendre et ce fut son dernier film ! Allez comprendre !

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_T%C3%A9moin_amoureux

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